Positive Leadership

[FR] Être le plus fidèle possible à soi-même (Pauline Laigneau)

May 04, 2022 Jean-Philippe Courtois Season 3
Positive Leadership
[FR] Être le plus fidèle possible à soi-même (Pauline Laigneau)
Show Notes Transcript

Que faire lorsque la vie vous force à prendre un autre chemin ? Si vous avez un état d'esprit positif, comme c'est le cas de Pauline Laigneau, l'invitée de cet épisode, vous vous en servez comme d'une chance pour réévaluer vos objectifs et devenir encore plus fidèle à vous-même. C'est ainsi qu'elle est passée d'études qui la destinaient à devenir fonctionnaire à un rôle d'entrepreneure influente, décidée à aider les autres à être les plus fidèles possible à eux-mêmes. 

Ne manquez pas sa conversation passionnante avec JP, dans laquelle ils discutent de toutes sortes de choses, depuis l'importance des mentors jusqu'à ce qui fait de Gladiator l'un des meilleurs exemples de #PositiveLeadership au cinéma !

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VO : Quand il y a un problème, qui vous fait peur, comment est-ce que vous pourriez le retourner de telle sorte que ça devienne une opportunité ? Et je pense que cet état d’esprit est absolument essentiel. Arrêter de se positionner comme une victime et presque chercher le problème pour en tirer une opportunité, je pense que c’est un état d’esprit complètement gagnant.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS : Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans ce nouvel épisode de Leadership positive. C’est Jean-Philippe Courtois, et je suis très heureux de vous accueillir pour ce nouvel épisode de la saison 3.

VO : Jean-Philippe JP Courtois et vice-président exécutif de Microsoft et fondateur de Live for Good, dans le podcast Positive Leadership, il discute avec certains des esprits les plus brillants du monde des affaires et d’ailleurs, concernant leur approche du leadership.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Merci d’abord à toutes et à tous pour vos commentaires, votre soutien. N’hésitez pas toujours à apporter évidemment une petite note, on espère avec beaucoup d’étoiles si ça vous fait briller, briller les yeux. Et je suis heureux en tout cas d’apprendre pour certains d’entre vous, que cela vous apporte un confort personnel, professionnel, dans votre développement. 

WOMAN : Des conversations inspirantes et fascinantes, avec les leaders innovants du monde entier qui font la différence. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Aujourd’hui je suis vraiment ravie d’accueillir Pauline Laigneau. Pauline est la co-fondatrice de Gemmyo, une marque de joaillerie élégante, innovante, qui connait un très grand succès. Elle est également podcasteuse, youtubeuse et coach, et bien d’autres casquettes encore qu’on va découvrir ensemble. Bienvenue Pauline.

PAULINE LAIGNEAU : Bonjour Jean-Philippe. Merci mille fois pour votre accueil. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Alors pour démarrer, Pauline, est-ce que vous pouvez nous parler de votre enfance. J’ai entendu dire que vos parents ont eu un rôle vraiment très important pour vous. Et notamment pour vous motiver finalement à partir sur une décennie d’études brillantes à l’Ecole nationale supérieure, HEC, sans savoir forcément au début, ben…, qu’est-ce qu’on fait après ça, quoi.

PAULINE LAIGNEAU: Ecoutez, Jean-Philippe, c’est drôle parce qu’en fait, en réalité j’en parle assez peu. Je pense un peu par pudeur pour ma famille, mais donc, vous avez tout à fait raison de me poser la question. Parce qu’il n’y a aucune honte à avoir, au contraire. J’adore mes parents et je suis en très bonne relation avec eux. Mes parents sont en fait des personnes qui n’ont pas fait d’études. Mon papa n’a même pas eu le bac, pour tout vous dire. Il s’est construit tout seul. Il est parti de chez lui à 16 ans. Et puis voilà, à force de petits boulots, il a finalement réussi à tracer sa route. Et donc je pense que pour lui, les études c’était vraiment le graal, et il m’a clairement fait comprendre que si jamais je faisais de belles études, peut-être que je serais encore plus aimée, ou en tout cas, je sentais dans son regard que c’était quelque chose qu’il avait vraiment à cœur, et pareil pour ma maman. Et donc, sans avoir de pression particulière, si vous voulez, je pense que j’avais en moi, et ça c’est souvent le cas de certains enfants, vraiment ce sentiment qu’il fallait que je fasse beaucoup d’études pour plaire à mes parents. Et donc pendant très longtemps, j’ai fait ce que beaucoup, notamment de jeunes femmes, font, c’est-à-dire que j’ai essayé d’être la bonne élève. Et donc je travaillais, je faisais des études. À tel point que j’ai réussi, comme vous l’avez dit justement, à rentrer à l’Ecole normale supérieure. Alors pour la petite anecdote, ce qui est rigolo, c’est que c’est quand même une école assez compétitive, mais moi quand j’ai travaillé, j’ai fait ma prépa, etc. J’ai travaillé, j’ai travaillé énormément, hein, j’en ai presque perdu la santé. Mais je n’avais aucune vocation derrière. Pour moi le but, c’était de rentrer à Normale Sup. Il n’y avait pas d’autres vocations. C’est une qualité quand on y pense. Et d’ailleurs quand j’ai débarqué à Normale Supérieure, je me rappelle très bien la manière dont ça se passe, parce qu’on devient fonctionnaire. On doit un certain nombre d’années à l’état. Et bien j’ai découvert à ce moment là littéralement, que j’allais devoir passer les dix prochaines années à consacrer ma vie à l’éducation. Ce que je n’avais mais même pas imaginer. C’est quand même assez fou, alors que ça faisait déjà trois ans que je travaillais déjà beaucoup sur ces sujets. Ensuite, justement, j’ai voulu changer de voie. En discutant avec mes parents, ils me disent ‘bon, on comprend que tu n’aies pas envie d’enseigner, mais continue peut-être dans le service publique’, puisque maman est fonctionnaire. Et donc c’est à ce moment là que je me suis dit ‘Super, je vais passer l’ENA’.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Rien que ça, l’ENA.

PAULINE LAIGNEAU: Ben finalement, pourquoi pas. (rires). Mais non, mais en fait j’étais déjà dans le service publique. Je me suis dit c’est un moyen, je savais que je ne voulais pas être prof, et donc je passe l’ENA, je suis admissible, parce que je travaille beaucoup. Toujours pareil, le syndrome de la bonne élève. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Je crois que là y’a un oral incroyable qui va se passer, il me semble.

PAULINE LAIGNEAU: Y’a un oral… alors je ne sais pas si vous avez déjà visualiser… je dis ça parfois à d’autres moments, dans la vie, mais en fait l’oral de l’ENA, d’ailleurs ça porte un nom, ça s’appelle le grand oral.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui

PAULINE LAIGNEAU: Pour une raison simple, c’est qu’en fait on est tous terrorisés quand on arrive. Déjà le coefficient c’est 10, alors que toutes les autres matières, le coefficient est de 1. Donc autant vous dire que si vous ratez votre grand oral, c’est..

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est mort.

PAULINE LAIGNEAU: Et donc y’a 9 personnes devant vous. Que des personnalités évidemment hyper intéressantes, extrêmement prestigieuses. Vous avez un public dans votre dos. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: A carrément

PAULINE LAIGNEAU: Qui écoute tout ce que vous dites, quand même. On est très à l’aise. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Un public de supporters, de fans, ou pas vraiment non ? (rires)

PAULINE LAIGNEAU: Non pas vraiment. C’est plutôt tout vos compétiteurs qui sont là, parce que c’est un concours pour écouter ce que vous allez dire. Voilà. Au niveau, on va dire, confiance en soi, en général on n’est pas au top. Et donc là, on vous pose des questions de personnalité, sur pourquoi vous voulez intégrer l’ENA. Et la raison principale pour laquelle je voulais rentrer à l’ENA, c’est que je ne voulais pas être prof, et du coup, c’était juste une bifurcation et il n’y avait pas de raisons profondes et sincères. Et en fait, j’ai été malheureusement d’une honnêteté désarmante avec, je pense, le public du grand oral, qui a dû se dire ‘mais cette fille est complètement à l’ouest, c’est pas possible’. Et donc assez rapidement, les questions étaient presque des questions pour passer le temps, je pense, de leur côté. Où en fait ils m’ont demandé ‘quel est votre livre préféré, le dernier film que vous avez vu’. Et moi pensant que ça se passait bien parce que je les trouvais adorables, et bien en fait, j’étais moi-même. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Confiante. Vous étiez confiante.

PAULINE LAIGNEAU: J’étais pas confiante mais je me suis dit ‘c’est fou, tout le monde dit que c’est très difficile le grand oral’, et puis avec moi ils étaient plutôt sympas.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui

PAULINE LAIGNEAU: Tout simplement parce que je pense qu’au bout de 2 minutes, ils avaient tous pris leur décision tacitement, que je n’étais pas la bonne personne.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Bon

PAULINE LAIGNEAU: Et donc m’ont mis un 2 sur 20 assez radical.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: 2 sur 20. Ah oui, alors pour quelqu’un qui avait toujours brillamment réussi, c’est une sacrée claque.

PAULINE LAIGNEAU: ça a été très dur, au-delà de l’humiliation publique, si vous voulez. Et je me suis rendu compte que je m’étais complètement fourvoyée et que je faisais quelque chose pour sincèrement faire plaisir à mes parents, pour rentrer dans une case. Et je n’étais pas du tout en train de m’écouter. Et que finalement ces personnes du grand oral m’avaient cernée en quelques instants, et avaient compris que je n’étais absolument pas là pour les bonnes raisons. Et donc je vous dis ça maintenant, un peu avec le sourire aux lèvres, 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: c’était pas le cas.

PAULINE LAIGNEAU: mais comme tout échec ; ça a été difficile et j’ai mis des semaines et des semaines à m’en remettre. A tel point que j’ai beaucoup hésité d’ailleurs à repasser l’ENA une deuxième fois, pour essayer de l’avoir la deuxième fois et que j’ai réalisé en fait que finalement, non, il fallait justement que j’accepte de passer à autre chose et commencer à vivre ma propre vie pour les raisons qui m’étaient chères et non pas pour vivre les rêves d’un autre.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est une sacrée histoire, sacrée histoire Pauline. Dix ans de votre vie à étudier de manière incroyable. Essentiellement j’allais dire, en reformulant un petit peu, pour faire plaisir à ses parents, et on a tous envie de faire plaisir à ses parents depuis tout petit. Surtout quand eux, ils ont dû eux-mêmes batailler pour, voilà, vous élever, grandir, avoir des moyens. Moi dans ce podcast, Leadership positive, je parle beaucoup des pouvoirs. Des 9 pouvoirs de leadership positifs et dans le premier socle on parle de soi. Y’a d’abord la connaissance de soi-même, qui est tellement importante tout au long de sa vie. Ça continue, je peux en témoigner. Mais également la manière dont on va bâtir une confiance et une estime de soi. Alors je sais qu’il y a un auteur que vous aimez bien, je crois. Je l’avais entendu dans une de vos interventions. Anthony De Mello, dans l’un de ses livres, qui a dit ‘Quand la conscience s’éveille, ce n’est pas la réalité qui compte mais ce que vous en dites à vous-même.’ Et donc, finalement, il faut arrêter de définir son identité par son ego. Alors, comment, en revenant un petit peu sur cet arrêt sur image, y’a 10 ans, après ces 10 ans d’études, de l’ENA, 2 sur 20, une grande claque. Comment avez-vous éveillé votre conscience, quoi ? Avant de décider de tout redémarrer finalement. Qu’est-ce qui s’est passé ?

PAULINE LAIGNEAU: Ben je pense vraiment, vous avez des mots très justes, Jean-Philippe. Je pense que ça a été pour moi un choc qui m’a forcée à penser les choses d’une manière différente, à justement à avoir une prise de conscience. Et ce qui est fou, c’est que je me suis rendu compte que depuis mon plus tendre âge, à l’époque j’avais peut-être 25, 26 ans, je ne m’étais jamais posé la question ‘Qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que j’aime ?’. Je ne m’étais jamais posé cette question. Et en fait, évidemment, c’est une question qui est très importante, parce que quand on sait en plus que la vie professionnelle dure quand même assez longtemps, et va durer de plus en plus longtemps à l’avenir, autant essayer de faire quelque chose dans lequel on s’épanouit quand même un minimum. Et donc c’est à ce moment là que j’ai eu le déclic, si vous voulez, et j’ai commencé à me poser ces questions. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Alors je sais que vous avez depuis évidemment beaucoup travaillé sur vous-même et vous le faites en permanence. Parce que quoi de mieux que de devenir coach finalement pour apprendre à se connaître.

PAULINE LAIGNEAU: C’est clair.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Et je sais que vous avez parlé du modèle DISC, D-I-S-C, où y’a des couleurs vertes, rouges, jaunes, bleues, en fonction un petit peu du type de personnalité que l’on émet, et que l’on diffuse quand on est avec les autres. Et donc, de ce que j’ai compris, vous êtes plutôt une verte, comme on dit, une dominante (rires)

PAULINE LAIGNEAU: Tout à fait

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Et donc ce que j’aimerais comprendre, comment est-ce que vous travaillez avec des personnes qui ne vous ressemblent pas du tout. Par exemple, dans le modèle DISC, c’est les jaunes. Les jaunes sont très consciencieux, ils sont très analytiques. Ils sont extrêmement rigoureux, procéduraux, et je crois que ça ne vous ressemble par forcément.

PAULINE LAIGNEAU: Pas du tout (rires)

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Ce sont les jaunes. Alors comment vous faites pour travailler avec les jaunes, les autres couleurs finalement de l’arc-en-ciel. Voilà.

PAULINE LAIGNEAU: Ce n’est pas que je ne m’entends pas mais j’ai des problèmes on va dire d’interactions assez fréquents et j’ai eu pendant très longtemps des problèmes d’interactions avec notamment les personnes qui sont très consciencieuses, ou très stables, pour une raison simple, c’est que moi je suis quelqu’un qui est assez impulsif. On peut dire de temps en temps ça peut être borderline, de l’agressivité, parce qu’en fait, j’aime que les choses avancent. C’est vrai, ça fait partie de ma personnalité. Et je pense que l’un de mes traits de caractère les plus importants c’est toujours de poser la question à la fin d’une discussion ‘ok mais qu’est-ce qu’on fait.’ 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui.

PAULINE LAIGNEAU: C’est-à-dire que je suis très orientée action, très orientée, heu, très orienté en fait d’avoir, de chercher des solutions. Et à l’inverse, la personne qui est consciencieuse, va être quelqu’un qui met beaucoup de temps avant de se décider, parce qu’il est très analytique. Ce qui n’est pas mon cas. Je vais être tout à fait honnête. Moi je suis un peu le rouleau compresseur. Et donc on comprends mieux d’ailleurs pourquoi je n’ai pas été prise à l’ENA, je crois (rires). Mais tout ça pour dire que ça a été assez difficile pour moi d’interagir avec les profils consciencieux. Et pour tout vous dire, le DISC a été pour moi une autre révélation. Car il y a certaines personnes de mon équipe, notamment, mais pas que, avec lesquelles j’avais vraiment beaucoup de difficultés. J’avais en permanence envie de les secouer et je voyais quand même la valeur de ces personnes, au sens où elles étaient très orientées détails, extrêmement, méticuleuses, mais j’avais beaucoup de difficultés d’interactions avec elles. A l’inverse, ces personnes là considéraient que j’étais, désolée d’utiliser des anglicismes et des mots par forcément très polies, mais une ‘bullshiteuse’. Quelqu’un qui ne réfléchissait pas assez avant de passer à l’action, etc. etc. Donc en fait y’avait vraiment un clash des titans. Alors la réalisation que j’étais un certain profil et qu’il était un autre profil a été pour moi une première étape dans la prise de conscience. Ça m’a permis de me rendre compte que finalement, nous avions tous les deux de la valeur mais différente, et surtout j’ai compris quelque chose. Cette manière d’interagir différente, c’est comme si on parlait deux langues différentes. C’est-à-dire qu’en fait, on peut se mettre d’accord. Moi j’essaie de parler dans mon langage comme si je parlais en français, lui comme s’il parlait en anglais ou dans une autre langue. Et en fait, c’est juste que chacun parle dans sa langue,  et on ne s’écoute pas. Donc essayer juste de mettre un petit d’eau dans son vin, et parler la langue de l’autre, évidemment, apporte énormément de valeur. Et donc c’est ce que j’essaie de faire maintenant, et j’ai donc pas mal adapté mon discours, à ces personnes-là, pour justement être beaucoup plus consciencieuse dans ma manière d’aborder le monde, et à l’inverse, j’essaie de leur faire voir aussi que l’on peut penser des choses un peu différemment. Et donc maintenant en fait, pour tout vous dire, le DISC est un outil qu’on utilise dans l’entreprise, donc chez Gemmyo, de manière extrêmement officielle. Toutes les personnes qui sont recrutées, on leur fait faire le DISC, et on leur explique. Et toutes les équipes en fait, sont formées au DISC pour comprendre qui elles sont et qui sont leurs collaborateurs. Et donc je trouve que cette conscience de soi est très importante. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Non, c’est super, conscience de soi. Et puis conscience des autres. On y reviendra. C’est un peu le deuxième socle de Leadership positive, c’est Moi et les autres, après avoir parlé un petit peu de soi. Mais on va faire un retour arrière, un petit peu, Pauline. On en était resté à ce grand jury, à ce grand oral, une grande claque, 2 sur 20, on repart. Et après on repart sur quelque chose qui n’a plus rien à voir, qui s’appelle Gemmyo. Et donc un jour je crois, pour la petite histoire, mais vous allez le raconter bien mieux que moi, avec votre mari, alors que vous cherchiez vos propres bijoux de mariage, (rires), vous avez une expérience tellement pauvre, en visitant un certain nombre de showrooms de grands joailliers de cette belle place Vendôme, notamment, je crois. Que vous avez décidé, vous vous êtes décidé de dire mais franchement y’a un problème ici, y’a un vrai problème, pour rendre cette expérience accueillante et joyeuse, ce qu’elle doit être évidemment. Et alors que ni vous ni votre mari étaient joailliers finalement, vous décidez de démarrer une entreprise de joaillerie. Ça paraît complètement fou, complètement improbable. Alors qu’est-ce qui vous a vraiment décidé à ce moment-là à dire, ‘j’y vais’, alors que voilà, vous n’y connaissiez absolument rien. 

PAULINE LAIGNEAU: Vous avez très bien résumé la situation. Je pense qu’il y avait beaucoup d’inconscience qui a fait que nous avons sauté ce pas, et je pense qu’il en faut un petit peu pour faire aussi de belles choses de temps en temps, parce que quand on voit tous les risques, évidemment, on ne fait pas grand-chose, et puis l’idée est arrivée complètement par hasard, comme souvent dans le cas d’entreprenariat. Quand mon compagnon à l’époque m’a demandé de l’épouser, vous l’avez très bien résumé, on a cherché une bague de fiançailles, et évidemment on a trouvé de très belles choses, mais on a trouvé que l’expérience était d’un autre âge. Et donc ce qu’on s’est dit finalement, ce qui est fou, c’est que c’est censé être un moment qui est un moment à deux, un moment émotionnel, un moment chaleureux, un moment, ben voilà, où on se sent bien, et on avait l’impression d’être toisés, d’être jugés, et vraiment en fait, je trouvais que c’était trop dommage et donc on s’est dit, mais un peu sur un coup de tête très honnêtement, on va essayer de créer une marque qui est plus à notre image, si je puis dire. C’est-à-dire moderne, avec vraiment de la chaleur, où on se sent bien. De la très belle joaillerie de qualité mais en même temps on se sent bien. Parce que souvent c’était soit on se sentait bien mais c’était pas forcément très qualitatif, soit c’était très haute de gamme et à ce moment-là, on ne se sentait pas très bien. Et donc on a essayé, ben voilà, de faire la synthèse de ces deux univers, et c’est ce qu’on a fait en créant Gemmyo. Et très honnêtement, quand on a lancé la marque, on l’a fait un peu sur un coup de tête, en se disant mais si ça se trouve, dans six mois ou dans deux ans, en tout cas ça n’aura pas fonctionné, c’est pas grave, on avait envie de le tenter, vous voyez ce que je veux dire, on essaie. Et au final, 10 ans plus tard, je suis devant vous Jean-Philippe, et encore à la tête de cette jolie marque de joaillerie qui se développe très bien. On a toujours essayé de faire les choses assez différemment de ce que font les grands de la place Vendôme. Et donc on a commencé par exemple en étant 100 % digital. On n’avait pas de stock, exactement. On n’avait pas de stock alors que la plupart des maisons de joaillerie, au contraire, ont justement, ben beaucoup de stock dans la boutique pour pouvoir le vendre. Et donc on s’est dit, on n’a pas de moyen, on a des contrats financiers, on va imaginer un nouveau business model, si je puis dire, qui est de vraiment fabriquer uniquement les bijoux sur mesure pour nos clients, qu’on va mettre en avant sur notre site internet. Ça permettra à chacun d’avoir un bijou personnalisé, et puis donc de proposer des prix qui sont plus compétitifs, puisque ne portant pas de stock qui est très cher en joaillerie. Et puis ensuite, on n’a jamais arrêté. On s’est toujours, on s’est toujours, ben voilà, forcés à innover, à trouver de nouvelles idées, et jusqu’à ce que, on en arrive à aujourd’hui à être une soixantaine de collaborateurs.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Ce qui est quand même remarquable, Pauline, c’est qu’à l’époque, c’est une dizaine d’années quand même, la France, on n’était pas la startup nation, comme on dit.

PAULINE LAIGNEAU: Non.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’était pas très populaire à l’époque d’être entrepreneur, je m’en rappelle.

PAULINE LAIGNEAU: A l’époque, l’entreprenariat était assez décrié et moi je me rappelle que quand je suis passée de bonne élève qui avait une carrière toute tracée devant elle dans la fonction publique prestigieuse, à entrepreneur, sincèrement mes amis me disaient mais tu es complètement folle, ça n’a aucun sens. Je me rappelle les gens me disaient mais tu vas être commerçante. Ça c’était une insulte, commerçante, en fait, c’était une insulte. Je vais être commerçante. Et je leur disais ben oui écoute, moi j’aime en fait créer des choses, j’aime vendre, pour moi c’est pas une honte. Et donc ça a été une période assez difficile, et pour tout vous dire, c’est peut-être un petit conseil que je peux vous donner, comme les personnes autour de moi étaient beaucoup dans le jugement, en fait je me suis beaucoup recentrée sur les quelques personnes qui justement me tiraient vers le haut. Qui étaient en général elles-mêmes des entrepreneurs. Mon mari, moi, quelques amis proches. J’ai essayé en fait de couper court si vous voulez à toutes les personnes qui, parce que ça me minait mine de rien, on est sensible à ça,

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, c’est clair

PAULINE LAIGNEAU: qui me disaient ça va jamais fonctionner, tu rends pas compte, y’a les marques Cartier, Van Cleef & Arpels, et vous, vous ne venez pas du secteur, vous n’y connaissez rien, qu’est-ce que tu crois. Ils avaient raison, au final, mais on a quand même réussi à peu près à émerger, donc j’ai tout simplement pas parlé à ces personnes.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Qui est amusant en vous écoutant, Pauline, c’est que vous avez fait exactement ce qu’on conseille de faire à un leader positif en devenir. C’est de se nourrir d’énergie positive, des autres aussi, déjà en maîtrisant la sienne, et en se nourrissant. Et en évitant quelque part les énergies toxiques. Ceux qui vous diffusent une énergie négative au quotidien. Parce que, voilà, ils ne croient pas en vous, parce qu’évidemment, il savent tous. Parce que c’est comme ça qu’on fait les choses. Et je pense que c’est une des grandes leçons. J’en ai discuté dans plusieurs de mes épisodes. Dire comment il faut savoir se protéger de ces personnes là aussi. Pour non pas arriver à baigner dans une plénitude totale, où tout est beau ou tout est rose, bien sûr que non. Mais d’abord en tout cas, une énergie qui vous pousse à aller de l’avant, qui vous pousse à vous dépasser et à aller chercher votre propre vérité. 

PAULINE LAIGNEAU: Je pense qu’on néglige, en tant qu’être humain, de manière générale, l’impact des autres sur nous. On sait à quel point l’homme est un animal social, évidemment, mais en fait je pense qu’on a tous un devoir de choisir les personnes qui nous entourent. Parce que si jamais vous êtes en permanence avec des personnes qui vous tirent vers le bas, et bien vous allez aller dans cette direction. Moi je suis quelqu’un qui fait beaucoup de sport nautique, et j’aime assez cette image qui est que, on vous dit souvent, plutôt que d’essayer de regarder vos pieds pour diriger là où vous allez aller quand vous faites par exemple de la planche à voile, ou du kitesurf. Non en fait, il faut regarder là où vous voulez aller. Et c’est ça en fait qui fait que votre corps naturellement, va aller dans cette direction. C’est un peu la même chose avec les personnes qui nous entourent. Plutôt en fait que d’essayer de s’entourer de personnes qui vont en permanence essayer de vous affiner, si vous voulez, qui vous êtes, de vous faire progresser, etc., je veux dire, vous changer, je crois en fait qu’il faut juste essayer de trouver des personnes qui veulent aller dans la même direction que vous et qui vont en fait vous faire voir tout simplement le chemin qui est le plus accessible pour y arriver. Et c’est ce que j’ai fait, pour terminer de répondre à cette question. Non seulement j’ai arrêté de parler aux personnes, non pas qui me voulaient du mal, mais qui étaient toxiques pour moi à ce moment là parce qu’elles me tiraient vers le bas et qu’elles ne croyaient pas à mon projet. Et à l’inverse,  je me suis entourée d’un mentor, qui s’appelle Jacob Abbou, qui est un grand monsieur de l’automobile, un entrepreneur qui a tout fait, tout vu. Et qui est un peu pirate et je pense qu’en tant que bonne élève, j’avais besoin de ça. J’avais besoin de quelqu’un qui me secoue les puces, qui me dise Pauline, t’arrête de réfléchir, tu y vas, tu fonces, et qui vivra verra.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Qui rentre dans l’action. Immédiate, directe. 

PAULINE LAIGNEAU: Exactement.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est une très bonne leçon, Pauline, qui est souvent partagée, justement, de choisir un petit peu ces personnes qui nous redonnent de l’énergie, qui nous poussent vers l’étoile du Nord qu’on poursuit, sur la planche à voile ou dans d’autres situations. Ceci dit, ça n’a pas été nécessairement facile, Gemmyo. Je sais que pendant la pandémie… la pandémie, elle paraît lointaine mais elle est toujours incertaine et toujours quelque part autour de nous. Je crois que votre Gemmyo a failli disparaître à un moment donné. Si je ne me trompe pas. Comment avez-vous réagi, là encore, parce que c’était encore une autre claque qui s’est passée dans votre aventure d’entreprenariat.

PAULINE LAIGNEAU: On a eu 2 phases assez difficile avec Gemmyo. Une phase où je pense qu’on s’était un peu perdu vers 2017, 2018, où en fait on ne faisait plus les choses auxquelles on croyait. J’étais retombée dans ce schéma terrible qui était que j’essayais de faire les choses parce qu’on m’avait donné tel ou tel conseil. C’est-à-dire que j’arrêtais de croire à mes instincts d’entrepreneur et fondamentalement à ce que je croyais être la bonne solution, enfin quelque chose qui marche, et j’essayais de faire les choses bien. Et ça c’est terrible en fait, quand on est entrepreneur, parce qu’en fait du coup on se met à ne plus être aligné avec soi-même. Moi je suis assez convaincue qu’il n’y a pas qu’une seule route. Y’a plein de routes potentielles mais c’est juste qu’il faut choisir cette route et le faire de manière systématique et de manière extrêmement aligné pour en fait être juste. Parce que le consommateur, notamment dans un secteur B2C comme c’est le cas de Gemmyo, en fait va voir si jamais y’a des choses qui ne sont pas sincères, qui ne sont pas alignées. Et donc ça, ça a été une première période difficile qui a mis d’ailleurs l’entreprise en péril. Et puis ensuite, quand est arrivé la pandémie derrière, on s’était ressaisi à ce moment là mais là de manière très concrète,  le chiffre d’affaires s’est complètement effondré. Alors tout d’un coup, quand ça fait 10 ans que l’entreprise marche à peu près, que vous avez l’impression qu’en tant qu’entrepreneur de sortir de la tête de l’eau, d’avoir enfin quelque chose qui marche, vous êtes sur des appuis solides, là tout d’un coup, bam, pandémie, moins 90 % de chiffres d’affaires, littéralement. Donc en fait on passe quasiment à zéro euro par mois, toute l’entreprise est mise en chômage partiel, et il n’y a littéralement à nouveau plus que moi, mon mari et la responsable de notre service clientèle. On a gardé une personne qui travaillait 3 fois par semaine, une demi-journée. Et donc je me retrouve moi à parler à des clients, à faire de la vente au téléphone…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est reparti

PAULINE LAIGNEAU: en suppliant les clients de passer des commandes. Je suis repartie, comme en 40, si vous voulez, à zéro. Et à la fois ça a été terrible parce que j’ai crû à ce moment-là, on ne savait pas si on allait pouvoir emprunter à la BPI, on ne savait pas si le chômage partiel allait être remboursé, on ne savait pas combien de temps ça allait durer, honnêtement. En fait on s’est dit à un moment donné, ça se trouve ça ne va pas fonctionner. Je vais vous livrer une petite anecdote. Comme on fabrique les bijoux sur mesure pour nos clients, tous nos ateliers étaient fermés. Donc quand un client passait commande, on leur disait, un jour, vous recevrez un bijou, un jour on vous livrera. On ne peut pas vous dire quand. C’est peut-être dans 6 mois, c’est peut-être dans 3 mois. Voilà, c’était un peu compliqué, et très honnêtement ça a été une période difficile, mais j’en reviens toujours à cette phrase, ‘ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort’. Ça a été en fait pour nous une formidable opportunité. Et ce que je fais, j’ai suivi peut-être un conseil que vous m’auriez donné, Jean-Philippe, j’ai appelé un de mes mentors, pas Jacob Abbou, un autre, qui m’a dit ‘maintenant tu arrêtes de te plaindre. C’est une formidable opportunité. Toutes les grandes maisons sont complètement à l’arrêt. Toutes les entreprises qui vendent en Brick and mortar sont complètement à l’arrêt. Vous vous êtes les leaders du digital, profitez-en et existez. Soyez le plus présent possible’. Et donc en fait on a renoncé à vendre quand c’était pas possible, qu’on ne pouvait pas fabriquer, mais par contre, suite à cet électrochoc, ça a vraiment été ça alors que j’étais au fond du trou, il m’a mis un peu une plaque mentale et il m’a dit maintenant tu saisis cette opportunité et c’est vraiment ce qu’on a fait, parce qu’ensuite, on a été partout de manière digitale. Et donc on a, pour vous donner une idée, ben je pense multiplié par trois notre nombre de followers sur Instagram. On a été extrêmement actif pendant cette période et donc on a pris de la place, virtuellement on va dire. Et donc c’est vrai, pour en tirer une petite conclusion d’enseignement, comme souvent ça a été beaucoup le cas dans mon parcours, c’est quand on touche le fond aussi qu’on ne peut que rebondir. Alors bien sûr faut se forcer un petit peu,

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Faut se bouger un petit peu, oui.

PAULINE LAIGNEAU: ça ne vient pas tout seul. Mais à l’aide d’un mentor qui peut vous aider, d’une personne qui vous fait du bien et qui vous fait voir les choses différemment, on peut soit à ce moment-là, on est à une croisée des chemins, faire deux choix, soit on reste dans cette situation et on ne change rien, soit en fait on prend une position complètement radicale, c’est ce que j’ai fait quand j’ai décidé d’arrêter avec l’ENA et de devenir entrepreneur, là ça a été le cas aussi, et finalement cette chance peut devenir une vraie opportunité.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est superbe comme leçon que vous partagez, Pauline. Ça me fait penser dans l’un des épisodes du podcast, j’ai interviewé un coach de football américain. Pete Carroll, qui est le headcoach des Seahawks. Donc qui est un peu une légende parce qu’ils ont gagné le grand trophée, hein, évidemment. Il a une philosophie, il l’enseigne même dans les universités, il le fait. Qui est Win forever, toujours gagner. Et dans ses croyances, alors il a tout un système pyramidal dans son discours de leadership, il dit d’abord ‘soyez toujours en avance, ne vous plaignez jamais, ne soyez pas toujours la victime de, et puis quelque part évidemment, donnez le meilleur de vous-même pour être la meilleure version de vous-même’. Voilà, c’est un peu ses trois grandes croyances, et là vous avez parlé de l’une de ces croyances en action, d’arrêter d’être la victime.

PAULINE LAIGNEAU: C’est très important, je pense.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Parce que dans le mindset, et la manière dont on se forge, cet esprit qui va être prêt à revoir totalement sa copie, redémarrer un modèle qui est très différent de ce qu’on a fait alors qu’on est au fond, au fond de la vallée, c’est tout simplement essentiel, c’est vital.

PAULINE LAIGNEAU: Je peux vous livrer une autre anecdote à ce sujet, Jean-Philippe. Récemment, vous n’êtes pas sans savoir que le coure de l’or et d’un certain nombre de matériaux a énormément augmenté, et donc ça a été évidemment un impact très important pour nous,…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Bien sûr

PAULINE LAIGNEAU: … à tel point que même si on est une marque qui reste compétitive en termes de prix, on s’est rendu compte qu’on allait devoir augmenter nos prix. Et donc, là c’est vraiment intéressant parce qu’en fait on a su je pense faire exactement ce que vous décrivez, c’est-à-dire arrêter de se positionner comme une victime mais en fait en faire une force. Cette contrainte, d’en faire une force. Qu’est-ce qu’on a fait, ben on s’est dit, on va annoncer publiquement à toute notre audience, qu’en raison de la guerre en Ukraine, on est obligé d’augmenter nos prix d’une dizaine de pourcents. Ça nous a fait peur mais on a fait cette communication. Qu’est-ce qui s’est passé ? Concrètement, toute notre audience a été extrêmement soulagée de la savoir mais également favorable à l’idée de se dire qu’on l’a annoncé à l’avance, c’est-à-dire qu’on ne leur a pas tordu le bras dans le dos, on ne les a pas mis devant le fait accompli, mais en fait maintenant ils savent qu’on est une marque transparente, et que quand on a un problème, on le leur dit, de telle sorte qu’ils puissent s’organiser. Donc ça, ça a été le premier point très positif en termes d’image. Deuxièmement positif en termes de chiffre d’affaires, c’est évidemment que toutes les personnes qui souhaitaient passer commande, ont voulu passer commande avant cette hausse de prix, et donc on a eu un afflux de commandes absolument considérable. Donc ce qui est assez fou avec cette histoire, ce qui était un vrai problème, une vraie contrainte et une peur pour nous, à savoir, nous allons devoir augmenter nos prix, et donc ça va avoir un impact négatif sur notre chiffre d’affaires, s’est avéré en réalité être une formidable opportunité. Et donc maintenant ce que j’essaie de faire toujours avec mes équipes, c’est de toujours leur dire, quand y’a un problème qui vous fait peur, comment est-ce que vous pourriez le retourner de telle sorte que ça devienne une opportunité. Et je pense que cet état d’esprit est absolument essentiel, dans l’entreprenariat mais pas que, dans la vie, donc arrêter de se positionner comme une victime et donc presque chercher le problème pour en tirer une opportunité, je pense que c’est un état d’esprit complètement gagnant.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Non, non, super, super plus qu’histoire en réalité vécue, Pauline, encore, pour faire vivre un petit peu ce principe dont on vient de parler, de ne pas être la victime. Absolument jamais, jamais. Jamais n’accepter d’être une victime. Alors depuis, il s’est passé beaucoup de choses dans votre vie, Pauline, notamment y’a Gemmyo et les podcasts, n’en parlons pas, qui ont atteint des sommités d’audience, d’impact. C’est incroyable, j’en écoute régulièrement avec des invités variés, j’aime beaucoup. Et puis Demion, une société de formation au développement personnel. Quelles sont, vous, Pauline Laigneau, avec les trois entreprises, et d’autres sans doute que je ne connais pas encore mais qui sont sûrement à venir, que vous préparez…

PAULINE LAIGNEAU: Vous n’avez pas tout à fait… vous commencez à me connaître.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, j’ai l’impression, j’ai l’impression. Quelles sont vos microhabitudes, telles qu’on les appelle, voilà. Vos routines que vous avez créées pour vous donner cette fondation énergisante, solide, forte, qui vous permet, entre guillemets, assez sereine tous les jours.

PAULINE LAIGNEAU: Alors déjà, ce que je tiens juste à dire, on peut parfois avoir l’impression que les personnes qui disent qu’elles ont de beaucoup dormir, et/ou font de la méditation, des choses comme ça, se ressourcer, sont des personnes un peu faibles, ou on va dire que ça n’est pas quelque chose, si vous voulez, qui devrait être valorisé. Et en fait, je me suis rendu compte et je pense que c’est votre cas aussi, que si on veut faire en sorte qu’elle soit la plus plaisante possible mais aussi la plus efficace possible où on puisse donner le meilleur de soi-même, ben faut aussi prendre soin de son corps, de son mental. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Absolument.

PAULINE LAIGNEAU: Moi me concernant, j’ai fait un grand choix de vie, qui est je dirais à l’origine de mon bonheur personnel, et qui je pense est aussi à l’origine de toute cette énergie, c’est que j’aime être dans la nature et j’ai en fait un naturel introverti. Ça peut paraître fou mais c’est la vérité, je me ressource quand je suis seule, j’aime lire, j’aime méditer effectivement. J’aime dormir, j’aime faire de la course à pied toute seule, bref. J’ai besoin de moments seule pour en fait recharger ces fameuses batteries. Et donc en l’occurrence, ce que j’ai choisi de faire, c’est de déménager au bord d’un lac de montage au fin fond de la Suisse voilà bientôt depuis plus d’un an. Mais c’est un projet que j’avais depuis plus de trois ans et je faisais très régulièrement des allers-retours. C’était même avant le covid que j’avais décidé de faire ça. C’était très long à mettre en place parce qu’avec une entreprise qui est encore basée en France donc vous imaginez que ça n’était pas facile à organiser. Mais je peux vous dire que pour y être là actuellement, le fait de passer un weekend, à faire des randonnées dans la montagne, à être sur les bords d’un lac, parfois nager dans un lac glacé ce qui est très vivifiant, tout ça a complètement en fait changé mon mental, m’a permis en fait à prendre beaucoup plus de recul sur la vie et les choses, et de m’inscrire dans un temps long. Et je pense que c’est ça qui est important. C’est se dire que tout ce travail à faire sur soi, on va dire mentalement et physiquement, est aussi le moyen de s’inscrire dans un temps plus long, de ne pas être juste dans le petit coup d’après, de ne pas être dans le court terme, mais de se dire, ok, moi si en fait ma vie d’entrepreneur, je veux qu’elle dure encore 40 ans, et c’est le cas…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Bien sûr

PAULINE LAIGNEAU:… en fait, moi il va falloir que je me donne les moyens que ça fonctionne.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: j’aime beaucoup cette notion de temps long et j’ai souvent ces échanges avec de jeunes entrepreneurs sociaux que je coache dans l’association Live for good, Pauline, et évidemment c’est des primo entrepreneurs donc c’est créer des modèles très complexes, parce que l’économie sociale c’est à la fois créer des entreprises, pas des associations, qui vont avoir des vrais clients, qui vont avoir un chiffre d’affaires, qui vont faire des profits et qui vont réinvestir l’essentiel pour un impact positif social. Voilà, c’est pas pour enrichir les actionnaires. Et de fait, ça veut dire qu’il faut créer des modèles économiques hybrides très sophistiqués. Moi je dirais plus sophistiqués que les entreprises commerciales traditionnelles. Beaucoup plus délicat, mais dans lequel il y a souvent cette difficulté pour un jeune entrepreneur et je pense que vous l’avez en tête, de l’horizon très court, du genre 24 heures à la semaine qui vient, ou le mois. Je ne parle même pas du quarter, du trimestre, versus à arriver entre guillemets à un peu à se projeter à un an ou deux ans, non je ne parle pas de 10 ans, dans le temps long, et je pense que c’est aussi une philosophie et trouver l’équilibre dans sa vie pour arriver à avoir ces quelques moments où on s’accorde, parce qu’on sait qu’on va être plongé dans l’action immédiate, de penser à ce temps un peu plus long pour arriver à formuler ses aspirations pour prendre une vraie direction ensuite dans ce qu’on va faire au quotidien, c’est tellement important, donc ça raisonne très bien avec moi.

PAULINE LAIGNEAU: Y’a une phrase qui m’a marquée et si je ne me trompe pas qui a été dite par le fondateur de Microsoft donc ça va vous parler aussi, je suis sûre que vous la connaissez. C’est une phrase qui dit « on surestime très souvent ce qu’on pense qu’on peut accomplir en un an, quelque chose comme ça, et on sous-estime ce qu’on peut faire en 5 ou en 10’. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, tout à fait.

PAULINE LAIGNEAU: Je reformule à ma manière. Mais je pense que c’est totalement vrai et je pense que très souvent l’homme est ainsi fait, ou la femme, qu’ils vont se projeter à un an ou à 3 mois et très souvent, en fait, partir un peu comme dans un sprint, tête baissée, avec le feu sacré. Je l’ai fait moi-même au début de Gemmyo. Et on beaucoup de mal à se projeter à 10 ans, 20 ans, 30 ans. Et je pense qu’on aurait tous beaucoup à gagner justement à s’inscrire sur un temps beaucoup plus long. Ne serait-ce que pour des raisons évidemment de développement durable, mais pas que, simplement parce que la vie est pour moi, et le succès, est une somme de plein de petites victoires mais qui se font sur un temps long. C’est l’effet cumulé et je pense qu’on a tous tendance à se dire Ah, j’aimerais bien atteindre l’objectif dans 3 mois parce qu’on arrive à se projeter. Et je dis ça parce que vous parlez d’entrepreneur, c’est peut-être moins le cas dans les entrepreneurs sociaux, mais c’est vrai que beaucoup d’entrepreneurs que j’ai pu rencontrer me disent ‘Moi en tout cas, dans deux ans, je veux avoir vendu ma boîte’. Mais pour moi avoir vendu sa boîte dans 2 ans c’est un échec en fait. Je ne veux pas l’avoir vendue dans 2 ans, je ne veux jamais la vendre. Je veux qu’elle marche tellement, que dans 50 ans j’aurai pu la donner et qu’elle sera florissante. Je trouve ça terrible que de se dire sans 2 ans on vend sa boîte. Et je pense qu’on a tous intérêt aujourd’hui de valoriser ce temps long et de se dire qu’en fait on ne va pas s’arrêter à 2 ans, 3 ans. C’est un frein finalement à notre ambition.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Absolument. J’aimerais qu’on revienne maintenant, Pauline, sur Demian, et ses formations ou business, surtout, de développement personnel. Demian je crois vient du grec qui veut dire ‘la petite voix intérieure’.

PAULINE LAIGNEAU: Tout à fait.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Donc celle d’un mentor, qui vous aide et vous guide lorsque vous vous sentez un peu perdu. Alors ça me rappelle un peu plusieurs épisodes que j’ai dû dans mon podcast Positive et l’un notamment, je ne sais pas si vous connaissez. Quelqu’un qui s’appelle Mohamed, Mo Gawdat. Il a écrit un livre magnifique, en français qui s’appelle La formule du bonheur, Solve for Happyness, et dans lequel il parle finalement de l’équation du bonheur. C’est quelqu’un qui a vécu quelque chose de très dure, la perte de son fils, Ali, et donc Mo, on s’est retrouvés il y a quelques années. Et il parle de cette différence entre la perception des événements que l’on a de notre vie, et les attentes que l’on a pour ces mêmes événements. Et j’aimerais comprendre dans votre propre réflexion chez Demian et dans votre vie finalement, est-ce que vous avez appris à travailler un peu justement sur cette relation entre les attentes, de devenir comme on dit souvent dans nos podcasts, la meilleure version de soi-même, ce qui est devenu un peu un mantra de beaucoup de personnes aujourd’hui, et puis finalement après le réaliser de ce qui se passe dans la vie, et arriver à réguler cette équation. Pour que sa petite voix intérieure, elle soit managée, et qu’on arrive à être heureux, satisfait de ce que l’on fait même si on ne sera jamais quelqu’un dans le domaine de la perfection, bien entendu.

PAULINE LAIGNEAU: Ce qui est certain c’est que je rejoins complètement ce que dit Mo, et oui effectivement, j’ai bien sûr entendu parler de lui. Y’a une phrase d’ailleurs, que j’aime bien aussi, qui dit que les pays les plus heureux sont les pays du Nord de l’Europe. Danemark, etc. Notamment parce qu’en fait, il semblerait que la météo et notamment le soleil soit tellement peu présent, qu’en fait, ils sont juste des Low expectations comme disent nos amis américains. Finalement le fait d’avoir des attentes basses permet d’être toujours satisfait. Et c’est finalement souvent ça le problème. La décorrélation entre nos attentes, notre voix intérieure qui nous dit ‘voilà ce qui devrait arriver’, et puis la réalité. Et en fait, la réalité est toujours différente. Et surtout le chemin pour arriver à nos objectifs est toujours différent de ce qu’on aurait pu anticiper. Donc le stress c’est vraiment ça. J’ai essayé d’apprendre en fait que finalement ce n’est pas parce que le chemin est différent, que le résultat ne sera pas le même. Parfois ça prend plus de temps, et c’est même très souvent le cas, et j’ai maintenant cette croyance très profonde qui peut paraître négative mais qui pour moi est positive, est que les choses prennent toujours plus de temps et sont toujours plus compliquées, ou en tout cas différemment de ce qu’on a anticipé. Et donc je pense que j’ai juste appris à être un petit peu plus adaptable et ça me rend je dois dire beaucoup plus satisfaite.  

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Ça me parle énormément, ce que vous me dites, Pauline, et effectivement dans la gestion de ses attentes et la gestion entre guillemets de sa meilleure version de soi-même. Faut raison garder comme on dit, et savoir maîtriser un petit peu ce binôme qu’on a en soi. J’aimerais maintenant qu’on arrive vers la fin, deux, trois questions finales, Pauline. Vous avez beaucoup été inspirée par le film Gladiator.

PAULINE LAIGNEAU: Oui, j’adore.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Et par le général Maximus au milieu de ses soldats au moment d’une bataille majeure, pour l’armée impériale, comme moi dans le même registre qui est un film mythique aussi, film qui a été souvent utilisé dans ces pitchs de leadership, mais que j’ai utilisé moi-même y’a 15/20 ans parce que j’ai adoré, Al Pacino dans Any given Sunday, L’enfer du dimanche d’Oliver Stone, dans lequel il est coach d’une équipe de football américaine, et à la mi-temps d’un match décisif très mal démarré, vraiment le premier quarter n’est pas bon du tout de son équipe, il est dans le vestiaire au milieu de ses joueurs et il leur dit, en français je vais le dire, ‘dans cette équipe, on lutte pour chaque centimètre, dans cette équipe, on se déchire et on déchire tous nos adversaires, pour gagner chaque centimètre. On va gagner chaque centimètre en plantant nos ongles dans le sol, parce qu’on sait qu’à la fin, c’est la somme de tous ces foutus centimètres qui fera la différence entre gagner et perdre, entre vivre et mourir’. Donc entre mourir avec le général Maximus, The Gladiator, ou le headcoach de l’équipe de foot américaine à Miami, qui choisissez-vous comme leader, Pauline. (rires)

PAULINE LAIGNEAU: Ecoutez, c’est difficile car j’adhère aux 2 visions, et je pense que si j’ai appris une chose de ces 10 ans d’expérience professionnelle, c’est qu’en fait, il ne faut rien lâcher. Il ne faut rien lâcher. Rien, rien, rien. Et ça c’est dur, et je crois beaucoup à ce que dit Al Pacino dans ce film que je n’ai pas vu et vous m’avez énormément donné envie de voir, je vous remercie Jean-Philippe…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Aaahhh…

PAULINE LAIGNEAU: … mais je crois beaucoup à cette vision. Que c’est la somme de tous ces petits moments, de tous ces mini-triomphes, ces petites victoires, qui vont en fait créer une vraie grande victoire. Après c’est vrai, j’aime aussi beaucoup l’exemple de Maximus, parce que je trouve que le terme de leadership souvent peut être connoté comme quelque chose de presque martial. C’est-à-dire qu’on imagine un leader qui va prendre la parole devant les foules, qui va être charismatique, qui va presque faire un peu peur, si vous voulez, et que les foules un peu en transe vont le suivre. Mais j’ai appris avec le temps qu’en fait un leader ça n’est pas que ça. C’est quelqu’un qui sait aussi se montrer vulnérable, et je trouve que Maximum dans Gladiator est un parfait exemple de ça. Il n’est personne et il arrive en fait à avoir l’adhésion de la foule alors qu’il a son visage masqué. Parce qu’en fait il est le plus sincère dans sa démarche. En fait on sent qu’il va tout simplement avoir quelque chose à faire. Qu’il va être sincèrement intéressé et sensible au sort des personnes avec lesquelles il travaille. Et pour moi le leader c’est vraiment ça aussi. C’est pas juste quelqu’un qui se positionne pour être un leader et pour emmener les gens. C’est quelqu’un qui veut créer une osmose, qui veut créer en fait une fraternité, presque, entre les personnes qui vont travailler ensemble, où chacun trouve sa place. Et quand on regarde les premiers instants, les premières minutes du film Gladiator, toutes les personnes qui nous écoutent, voyez Gladiator, revoyez-le à l’infini, c’est un film absolument brillant, sur le leadership, je trouve. Et en l’occurrence on voit Maximus qui est le général d’armée et qui pourrait se positionner comme d’ailleurs le fait Commodus, l’empereur, un peu en retrait et sans prendre de risque. Non, premièrement il va au front, donc il est exemplaire, extrêmement important en tant que leader, et deuxièmement il a sincèrement un intérêt et ‘he cares’, je cherche le mot en français…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, oui, c’est ça.

PAULINE LAIGNEAU:… pour ses équipes, quoi, tout simplement, et va aller passer du temps avec les personnes, avec les soldats qui sont à terre, qui sont blessés, et vraiment en fait se renseigner et essayer de les aider. Donc tout ça pour dire que le leader il n’est pas derrière en train d’observer de loin. Non le leader il est dans les tranchées, en train de soutenir ses équipes et de donner l’exemple. Et pour moi ça c’est je pense, une très très belle leçon de ce film. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Super. Vous utilisez au moins deux termes que j’utilise beaucoup, qu’on utilise beaucoup dans ma société Microsoft. On a créé un peu un modèle de management. On a grandi, on a plus de 200 000 personnes, on a plus de 35 000 managers…

PAULINE LAIGNEAU: Ça doit être quelque chose

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, c’est passionnant et donc on a un modèle qu’on appelle Coach Care Model. Donc voilà, en gros, ça commence par le Care, on fait attention aux autres mais d’une manière authentique, avec un réel intérêt sur chacune des personnes. On a une attitude de coach, et puis model, comme vous l’avez dit Pauline. Oui, le leader doit être exemplaire, et il doit faire ce qu’il demande aux autres de faire aussi. Et donc montrer l’exemple au quotidien. Alors j’aimerais qu’on finisse avec le leadership positif, qui est un petit peu à l’intersection de trois grandes disciplines. La psychologie positive, les neurosciences, et tout ce qui est mindfulness. Et finalement, c’est le fait de se dire que d’abord on va commencer à avoir une connaissance de soi, on en parlait tout à l’heure, une confiance en soi, une estime de soi, prendre soin de soi, pour arriver à manager son énergie, ses énergies positives, physiques, mentales, cognitives. Deuxièmement, c’est moi et les autres, une fois qu’on a acquis cette confiance, cette base, cette énergie, c’est savoir la communiquer positivement aux autres. Savoir également coacher les autres tel que j’en parlais y’ 30 secondes. Et c’est comment finalement ensemble s’aligner vers quelque chose qui va avoir une dimension positive pour l’ensemble des acteurs. Que ce soit dans une famille, que ce soit dans une équipe de foot, que ce soit dans une entreprise, que ce soit dans des domaines associatifs. Et puis le troisième socle, le troisième cercle, c’est un peu trois cercles, c’est moi et le monde. Comment en faisant tout ça, je vais avoir un impact positif sur le monde. Et quelque part, c’est connecter sa fameuse mission personnelle qu’on essaie chacun de définir au fil de sa vie, avec une plus grande mission, qui est celle de l’entreprise, de l’initiative, de l’association, de l’endroit social peu importe dans lequel on est, pour que chacun vraiment soit réellement la meilleure version d’eux-mêmes, pour réaliser cette belle mission, voilà. J’ai essayé de vous résumer en une seule minute la philosophie. Qu’est-ce que vous en pensez, pour finir, comment vous ressentez ça, un petit peu, ces trois cercles dont j’ai parlé très rapidement, et cette positivité.

PAULINE LAIGNEAU: Eh bien, écoutez Jean-Philippe, je pense que sans le savoir, j’essaie d’être un leader positif. Je ne sais pas si j’ai atteins encore le graal, mais en tout cas ce que vous me dites me parle énormément. Pour parler de ma mission personnelle, je pense l’avoir définie. Après elle peut évoluer, mais c’est tout simplement d’avoir un impact, que j’appelle vertical et horizontal. Horizontal à savoir toucher un maximum de monde et le podcast m’aide pour ça, et vertical, en profondeur, c’est-à-dire que vraiment, je veux éviter d’avoir un impact qui soit superficiel. Et donc l’idée, c’est d’essayer de vraiment pouvoir aider les gens à changer, à aller mieux, à être positive justement. Donc j’imagine que ça rejoint ce que vous disiez tout à l’heure sur l’impact sociétal.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Exactement.

PAULINE LAIGNEAU: Le coaching, vous avez compris, c’est quelque chose qui me parle énormément, même si c’est arrivé un petit peu par hasard, je pense que je ne peux pas m’en empêcher et c’est mon côté ancienne prof qui remonte à la surface de donner des conseils. Ce que j’adore surtout dans le coaching, et dans le fait d’interagir avec des personnes qui essaient de s’améliorer, c’est en fait quand elles-mêmes voient, elles-mêmes trouvent les solutions à leurs problèmes. Et au contraire, ce que j’aime beaucoup dans le coaching, c’est que le coach ne va pas forcément leur donner des solutions, mais il va ouvrir l’esprit tout simplement, à une personne qui va ensuite trouver son propre cheminement. Et ça je trouve ça assez merveilleux, c’est une problématique très proche de la philosophie, que je trouve très intéressante et que je me reconnais évidemment beaucoup là-dedans. Même si en tant que bonne dominante, je suis obligée un peu de me fouetter pour éviter de dire ’est-ce que tu as pensé à ça ?’

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Oui, oui. Voilà la solution, voilà la solution.

PAULINE LAIGNEAU: C’est assez difficile pour moi mais j’essaie de me soigner sur ces sujets. Tout ça pour dire que je vous remercie déjà de m’avoir invitée, et je rejoins complètement la démarche. Je pense d’ailleurs que le leadership positif mériterait d’être plus connu parce que pour tout vous dire, ça n’est pas une école de pensée où je trouve qu’elle est très connue en France,…

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Non, pas encore.

PAULINE LAIGNEAU: … et je pense que vous faites un merveilleux travail pour lui donner le plus de visibilité. 

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: C’est gentil. Je vais m’y atteler en tout cas parce que j’ai beaucoup de passion pour ça, au sein de notamment Live for good et d’autres acteurs, car je crois que ça mériterait effectivement d’éveiller cet état d’esprit, que chacun d’abord peut devenir un leader. C’est pas que le grand boss d’une grande boîte, etc. A tout niveau on peut être on peut être un leader positif, pour tout simplement apporter des solutions concrètes un petit peu pour notre planète, notre environnement, nos enjeux sociétaux de manière très large, je crois qu’on a besoin de plein de positive mindsets, voilà, qui se connectent les uns aux autres. Pauline, on a fini malheureusement, j’allais dire déjà. Que c’était incroyable et que j’ai énormément apprécié notre échange. Et généralement je finis en essayant de tirer trois leçons, ce qui est très ambitieux, mais j’ose le faire quand même en temps réel, des quelques leçons que j’ai retirées de vous écouter. Je dirais trois choses pour nos auditeurs. En tout cas de mon côté, mais chacun d’entre vous, je sais, aura noter d’autres choses. Premièrement ne soyez jamais une victime. Deuxièmement, apprenez à vivre, à bâtir à la fois un temps court et un temps long. Et troisièmement, ne lâchez rien.

PAULINE LAIGNEAU: Oui. Ne lâchez rien. C’est dur, celui-là, mais ça compte.

JEAN-PHILIPPE COURTOIS: Pauline, mille mille merci du fond du cœur, pour ce temps et cette énergie positive qui a été diffusée auprès de tous nos auditeurs, auditrices, et j’espère qu’on aura le plaisir de se recroiser dans la vie réelle aussi, autour d’un lac ou ailleurs, je ne sais pas.

PAULINE LAIGNEAU: J’espère également. Je vous remercie mille fois et une fois de plus, merci pour tout ce que vous partagez, au revoir.

VO : Pour en savoir plus sur les leaders du monde entier qui font la différence, abonnez-vous dès maintenant au podcast Positive Leadership avec JP Courtois.