Positive Leadership

Réinventer le leadership politique (avec Alice Barbe)

June 09, 2022 Jean-Philippe Courtois Season 3
Positive Leadership
Réinventer le leadership politique (avec Alice Barbe)
Show Notes Transcript

Lorsque vous aidez les autres et que vous leur donnez les moyens de s'épanouir et de laisser leur empreinte sur le monde, vous multipliez votre #PositiveImpact de façon exponentielle.

Alice Barbe, avec qui JP a discuté en direct lors au Festival Génération Impact de Live for Good, le prouve abondamment. 

Alice a travaillé 10 ans comme cofondatrice de SINGA, une organisation internationale convaincue que donner des moyens aux migrants et les mettre au contact de projets utiles est la clé de l'innovation sociale et économique. 

Récemment, elle a lancé une nouvelle organisation, Academy for Future Leaders, dont le but est de créer une nouvelle génération de dirigeants politiques divers et bien enracinés qui transformeront le monde. 

Écoutez cet épisode pour en savoir davantage sur Alice et notamment sur la façon dont son parcours l'a aidée à devenir le leader qu'elle est aujourd'hui. 

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Alice Barbe
Pour moi, le leadership, ça ne veut pas dire gouverner, ça veut dire servir. Et pour servir, il faut que tu sois ancré. Il faut que tu cultive ces valeurs là. Si tu n'es pas capable de ressentir de compassion, ça ne marchera pas.

VO
Bienvenue dans notre podcast Positive Leadership avec J-P Courtois, vice président exécutif de Microsoft et fondateur de Live For Good.

JP
Bonjour à tous et tous ces Jean-Philippe Courtois, JP. Très heureux de vous accueillir aujourd'hui et d'accueillir aujourd'hui une figure de proue de l'impact positif en France et au delà des frontières. À l'occasion de l'édition spéciale du festival Génération Impact de mon podcast du leadership positif, les entrepreneurs sociaux, l'activiste, autrice et la cofondé, plusieurs entreprises sociales mouvements citoyens. Elle a notamment cofondé Singa, ONG internationale qui œuvre pour l'inclusion et l'entrepreneuriat des personnes réfugiées, qu'elle a développé durant son année Économie Alert City. Elle aussi privilège de fait partie de la première cohorte de boursiers de la Fondation. Obama en sait quelque chose. Elle vient de démarrer récemment un nouveau chapitre de sa vie avec la création de l'Académie des futurs leaders.

Alice Barbe
Des conversations inspirantes et fascinantes avec les leaders innovants du monde entier qui font la différence.

JP
Alice Barbe Bonjour, je suis très heureux de recevoir un peu de leadership positif à l'occasion de ce festival.

Alice Barbe
J'ai reçu mes bonjour et merci. Je suis ravie. Il y a une super ambiance.

JP
Et une bonne ambiance. Ce sont les bonnes vibrations. Qui mieux que toi peut inspirer ce que l'on appelle chez vous cette nouvelle génération de leaders positifs qui entreprennent pour le bien commun, c'est l'autre. C'est un peu notre vision et j'aimerais qu'on commence par le début. Alice Et en face, un petit flash back arrière. Eh oui, il y a quelques années, pour comprendre un petit peu les influences de ta famille, entre tes parents je crois, qui était antiquaire et qui après se focalise, se relocalise du côté de Roquebrun près de Béziers. Je vois bien Béziers que je ne connaissais pas. Et puis aussi le rôle important de prise de conscience de tes grands parents, arrières grands parents même à Paris, qui étaient je crois des fidèles du Maréchal Pétain, en tout cas dont tu as toujours parlé aussi un petit peu. Et donc finalement, quels ont été ? Comment ce milieu familial a forgé un petit peu tes premières convictions et quelques unes de tes valeurs fondamentales qui ont germé peut être à ce moment là, comme pour beaucoup d'entre nous.

Alice Barbe
C'est vrai que le fait que la famille de ma mère soit profondément identitaire, revendiquée et revendique ma grand mère. Encore un racisme affiché et l'héritage du maréchal Pétain, c'est quelque chose dont je parle parce que oui, ça a formé beaucoup de monde d'identité. Ce qui est étrange, pas forcément. Mais du côté de mon père, en revanche, mon arrière grand père était là. Mon grand père, d'ailleurs, était un résistant assez connu. Mais comme il est décédé avant ma naissance, ce n'est pas cet héritage là que j'ai eu quand j'étais enfant donc, et ma mère me laisser aller en vacances, m'envoyer en vacances chaque vacances scolaires à Paris, chez ma grand mère. Donc là, je rencontrais tout son univers, ses amis Paul Racine, par exemple, qui venait prendre le thé le dimanche après 12 h, qui était le secrétaire particulier du maréchal Pétain, qui est aujourd'hui décédé. Et en fait, même la conviction de mes parents, c'était qu'il y allait avoir un moment ou j'allais me rendre compte par moi même, parce que mes parents étaient absolument pas dans cette, dans ces convictions politiques là, au contraire.

Alice Barbe
Très progressiste, humaniste. Ma mère, je crois qu'elle a voté Laguiller pendant quelques élections. Mon père et voter. Ce n'était pas du tout cette ambiance là. À la maison, il y avait beaucoup de débats, de dialogues et et en fait, c'est effectivement un jour je rentre de visite, de camp de concentration avec mon école, avec le lycée ou le collège. Et je raconte à ma grand mère ce que j'ai vu et elle me dit maintenant mais tout ça, c'est une invention des Américains, c'est Hollywood, c'est pas vrai. Et je comprends et j'essaie de comprendre davantage ce que pense ma famille. Et là, je me souviens que quand j'étais plus jeune, avant que mon grand père ne décède, il me disait que les livres d'histoire me mentez. Mais une autre version de l'histoire qui existait, plusieurs versions de l'histoire. Et eh oui, ça a fait partie de mon identité parce que j'étais très en colère. En fait, à seize ans ou quinze ans, j'étais adolescente et révoltée. C'est pas possible que ma famille, des gens que j'aime.

JP
En plus de ça.

Alice Barbe
Et lorsque je m'appelle, et là, je me réveille, je me dis.

JP
Perpétue tous.

Alice Barbe
Les oncles et tantes, les dîners de famille et je me dis Je vais arrêter de leur parler. J'ai essayé de renouer quelques années plus tard, corrompus. Mais oui, il y a eu des périodes de ruptures parce que je ne pouvais pas, comprenais je, leur demander de changer. Et c'était impossible en fait maintenant. Mais pourquoi ? C'est notre identité. J'étais, je n'en revenais pas, et ce n'était pas ma vie, ni mon quotidien. Et je pensais que leur idée, et je le pensais vraiment, je pensais que leur idée allait mourir avec eux.

JP
Et je pense que c'est le cas.

Alice Barbe
La preuve que non, non. La preuve que non. Dans un monde dans lequel il y a des écoles montées par. Des Identitaires, comme celle de Marion, Maréchal des camps de vacances de Génération identitaire, un hacking des réseaux sociaux de Wikipedia par des collectifs d'extrême droite. Non à l'extrême droite, elle est de plus en plus forte. Ces idéologies nauséabondes sont de plus en plus fortes, reviennent et il faut faire très très attention à défendre la démocratie. Et c'est ça qui a marqué mon engagement ces dix dernières années que ce soit et on va y venir avec sur la question de la migration, mais aussi pour les femmes. Et aujourd'hui, je pense vraiment l'engagement politique. C'est crucial ça, cette enfance, cette transmission là, elle joue son rôle parce que je ne me vois pas faire autre chose de ma vie.

JP
C'est très clair sur les fondations qui ont été les tiennent dans les premières années et on va poursuivre un petit peu avec tes études aussi parce que tu as bourlingué un peu entre mastère de Sciences-Po à Sienne, je crois. Le programme Erasmus à Copenhague ? Je crois qu'il y a les mêmes dans dix pays différents cette langue, ce qui est impressionnant. Tu pars ensuite à Montréal pour travailler pour le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies. Oui, ça existe. Je connaissais pas puisque les Nations Unies. Donc il y a travaillé dans l'ombre dire la gouvernance de la machine onusienne. Et à mon nez, tu peux tu installé à Paris pour démarrer Singa ? Et je fais un raccourci. Bien sûr.

Alice Barbe
Ça devrait aller.

JP
Oui, c'est peut être déjà parce qu'il y a sûrement d'autres choses qui se sont passées. Donc on sent chez toi une fibre de citoyenne du monde. Mais donc tu reviens ici avec tes amis Guillaume Capelle et Natel Mole en 2012. Singa et Singa. Voilà, c'est plus à présenter. Mais tu veux en parler un petit peu et ce pourquoi tu as fait ce choix à ce moment là. Après ses études et il y a Singa. Qu'est ce qui s'est passé dans ta vie, dans ta tête ?

Alice Barbe
Je vais transparente. Je n'ai pas fait le choix. J'ai fait mon expérience aux Nations unies. Ensuite, ils m'ont dit Si tu veux rester, il faut que tu fasses un peu de l'humanitaire pour ton cv. Je suis parti au Mexique avec Save the Children. J'ai fait comme il m'avait dit et ensuite je suis retourné à l'ONU. Ils m'ont dit Bon bah non, en fait, pas assez d'expérience, ça ne tient pas. Donc je me suis, j'avais pas un sou, rien du tout. J'ai bon ? Bah je rentre en France après toutes ces années à l'étranger. Un peu la queue entre les jambes. Chercher du travail. Et j'ai fait partie de ces jeunes diplômés avec des stages en poche qui ont fait tous les entretiens d'embauche possibles et imaginables, notamment. Moi, c'était évident que c'était les institutions internationales, les ONG, le monde associatif et évidemment, je manquais d'expérience. Jour, je suis rentré, j'ai été un cliché amer. Mais ce qui s'est passé avec ce cas, c'est que je discutais avec Nathanaël et Guillaume qui ont décidé de créer Singa qui savait dès le départ qui étaient des amis que je connaissais de prépa Nathanaël et qui me disent Nous, on veut créer une ONG sur l'entrepreneuriat et la migration.

Alice Barbe
De par notre expérience, on sait à peu près en 20 mois, se dit Bah oui, je vais vous aider un peu. Mais bon, je cherche un vrai travail parce qu'à l'époque on avait 24 ans, on n'a pas un rond, on a plein d'idées, on a plein de rêves. Mais en vrai, Singa, c'est chez nous, dans nos neuf mètres carrés, avec des pizzas à côté. Et petit à petit, ça marche. Et moi, je deviens tout de suite en anglais. On dit Fouquet's rattrapé par cette aventure ? Entièrement parce que on a ce rêve de dire on va changer les choses. On a cette rage d'assister au jour le jour à la manière dont le racisme peut être désigné volontairement de manière systémique. Le mal accueil, c'est un choix politique. On le voit au quotidien, on voit des injustices tellement horribles de merde. Et les gens, ils n'ont même pas le droit d'ouvrir un compte en banque juste parce qu'ils sont nés au mauvais endroit. Et on rencontre ces centaines de personnes qui deviennent des amis, qui deviennent des collègues, des gens qui croient avec nous en ce qu'on va faire et et bon moment.

Alice Barbe
C'est plus juste une aventure d'une bande de potes. À un moment, il faut structurer, il faut aussi, il faut. Il faut lever des seaux, il faut recruter des gens. Et moi, j'apprends à 20 85, 26 ans à devenir à me retrouver directrice générale d'une organisation qui a cinq, ça aujourd'hui, sans salarié, sans avoir jamais réussi un entretien d'embauche de ma vie.

JP
C'est la plus belle démonstration de l'utilité d'un certain nombre d'entretiens d'embauche, là que tu viens de faire. Mais non, mais c'est intéressant de comprendre la connexion qui existe pour beaucoup de jeunes qui recherche l'impact de ces connexions si amicales qu'ils ont eues et qui donnent une idée abandonner un germe pour partir alors.

Alice Barbe
En interpréter.

JP
En intégrer.

Alice Barbe
C'est vraiment ça. C'est à ce moment ou tu dis, je veux dire bien sûr, qui a eu le moment un peu fameux. Tu te retrouves à l'Elysée avec le président, à l'ONU sur des scènes qu'il était, tout ce qui est un peu beau, très médiatisé, ce qui peut faire très mal. Mais quand tu as toute cette aventure au fond des tripes des gens. Que tu as rencontré et que tu veux servir. C'est ça toujours qui revient. C'est une responsabilité de servir. C'est bien joli la feuille, mais tu mets en vrai. Ta redevabilité, c'est tout. Voilà.

JP
Au quotidien.

Alice Barbe
C'est eux que tu sers et c'est ça ton devoir, leur sort.

JP
Leur succès ou pas, en fait.

Alice Barbe
Oui.

JP
Justement, on va parler un peu de réfugiés. Alice C'est une problématique complexe, diverse. Il y a souvent eu beaucoup de clichés. Tu les a condamnés, tu en a parlé. Et donc, finalement, c'est quoi ? Parce que finalement, au delà de ces clichés, il y a des identités, il y a des cultures, des contributions, pas seulement au flux démographique, mais à une création de valeurs qui génèrent. Lorsque leur intégration est réussie. Il y a une vraie valeur économique aussi qui est là. On n'en parle pas beaucoup souvent. C'est quoi pour toi la vraie problématique et la véritable opportunité des réfugiés pour un pays comme la France et d'autres pays, parce qu'on n'est pas le seul malgré tout à accueillir des réfugiés, évidemment.

Alice Barbe
J'ai souvent eu ce narratif avec Singa qu'il y avait une opportunité formidable dans la migration et que les choses étaient prises sous le mauvais angle. Mais revenons aux fondamentaux. Les humains sont avec des pieds pour marcher. La migration fait partie intrinsèque de l'ADN de toute l'humanité. Et puis un jour, il y a des gens qui ont tracé des traits sur une carte et qui ont dit ça. C'est une frontière. Je ne veux pas refaire une analyse sociologique de ce que c'est la démocratie, l'histoire, et cetera. Ernest Renan La nation, une nation, mais en vrai, ça existe, a existé, ça existera. Les gens se déplacent, qu'on le veuille ou non, qu'on crée ou pas d'ailleurs, des dispositifs de frontières, des murs ou qu'on augmente le budget de défense des frontières, de protection des frontières, les gens bougent. Le truc, c'est qu'aujourd'hui, il y en a quand même beaucoup qui bougent parce qu'il se passent, qu'ils sont en danger, parce que leur vie est menacée par des guerres ou des crises économiques très violentes générées elles mêmes.

Alice Barbe
Ces crises économiques, parce qu'ils ne veulent pas de ces gens dans leur propre pays. Donc on est face à une aberration. Et l'opportunité, évidemment, c'est dans le fait que ce soit normal que des gens circulent et par ailleurs qu'à force de faire une civilisation qui qui reste dans l'entre soi, c'est une civilisation qui est malade. On ne peut pas se permettre de rester entre nous, se reproduire entre nous et faire des choses entre nous et donc la migration. Mais c'est permettre cette opportunité qui est bonne pour la cohésion humaine, qui est bonne pour l'ADN. C'est la biodiversité, le mélange à créer, plus de plus de choses prolifiques dans la nature. Et derrière, bien sûr, il y a tout ce narratif qu'on a avec Singa et qui est très important de dire il faut qu'on se rencontre parce que la société sera plus saine. La cohésion sociale. Et ça, ça passe par l'accueil chez l'habitant bien sûr, par le fait de se rencontrer, de se parler, mais aussi le fait de bosser ensemble parce que quelqu'un qui vient de Syrie ou de Mauritanie, qui arrive en France, il a un rapport d'étonnement évidemment à la culture, à la bouffe, au numérique.

JP
Aux codes, et.

Alice Barbe
Cetera Et j'ai peut être quelque chose à apporter avec mon bagage, mais je pense par exemple au numérique, au digital. Il ne faut pas absolument pas penser que notre pratique à nous, petits Français ou Occidentaux du numérique et du digital, soit une pratique universelle au Kenya, peut être des gens qui savent pas forcément lire ni écrire et qui, avec leur petit téléphone, achètent toutes leurs courses sur le marché de la transaction sans que ce soit passé par des ordinateurs. Et un autre exemple au Kenya qui est fascinant, c'est qu'actuellement au Kenya, les moins de 25 ans ont inventé une langue que ne parlent pas les plus de 25 ans. Donc les politiques ont besoin d'avoir des interprètes parce qu'ils sont exclus par un système. Parce que le monde évolue en fait, et la migration permet de s'y adapter.

JP
Alors parlons un peu de cette évolution, des modèles aussi, et de l'entreprise sociale. J'ai entendu dire que Saint-Jean n'avait ni bénéficiaires ni bénévoles, ce qui est un petit peu, je peux dire, iconoclaste, mais un peu différent de ce qu'on entend généralement dans le modèle associatif des entreprises sociales. Alors, est ce que tu es une ? Est ce que tu as une vision et un point de vue sur justement ce modèle de l'entreprise sociale associative ? Si ce ne sont pas des bénéficiaires. Comment tu les appelle ?

Alice Barbe
En fait, c'est tout. Cette espèce de narrative de l'association du bénéficiaire de juste à un renvoi en imaginaire qui n'est pas forcément très funky, notamment parce que le monde associatif, malheureusement, a de moins en moins de moyens, surtout en France ou traditionnellement les associations doivent faire le boulot de l'Etat, en fait délégataire de l'argent de l'Etat. Donc c'est tout un autre sujet de conversation d'ailleurs les modèles économiques désastreux. Est ce que les entreprises, est ce que l'Etat c'est un autre débat ? Mais quand on dit il n'y a pas de bénéficiaires, il n'y a pas de bénévole, c'est aussi ça participe en fait pour moi à ce narratif qui cultive aussi une forme de discrimination ou de racisme, et même du racisme qui peut être bienveillant quand il dit Je vais héberger un réfugié avec. Il y a plein de gens qui viennent nous voir avec une espèce de réfugié idéal en tête de la personne qu'ils vont sauver. Et c'est OK et ça nous arrive à tous de ressentir de la pitié pour un. À une personne en précarité qu'on imagine.

Alice Barbe
Suffit de taper le mot réfugiés sur Google. Les images sur lesquelles on tente donnent une idée du narratif un peu nauséabond dans lequel on est, qui reflète pas du tout la réalité des gens. Et donc pas de bénéficiaires, pas de bénévoles, surtout du dire. En fait, tout le monde peut bénéficier de l'approche, de la rencontre, de la contribution, de la cohabitation, parce que ça bénéficie à toute la société et non en fait. Bien sûr que donner un cours de français à une personne qui ne parle pas français, c'est très important. Mais quand on se dit bénévole et qu'on met l'autre dans une case de bénéficiaire, qu'on le veuille ou non, on crée une relation ascendants descendants. Et en fait, Singa n'a pas cette vocation. Il y a des gens qui font ça très bien, donne des cours de français. Singa a plutôt la vocation de dire on va faire des trucs ensemble et on ne met pas les gens dans les cases.

JP
Vous n'avez pas remplacer une étiquette par une autre étiquette ? En fait, c'est simplement.

Alice Barbe
Des nouveaux arrivants, des horizons et des.

JP
Locaux. D'accord, c'est très bien. Je pense que c'est ce qui a raison. La sémantique est très importante aussi dans l'impression, la perception qu'on crée tout de suite auprès des personnes à qui on veut faire des choses qui ont un impact. Être entrepreneur social, ça peut être très dur et très exigeant. Je le vois avec d'autres communautés, de jeunes entrepreneurs. Il y a des hauts et des très bas aussi. Il y a des signaux, des fois de l'imposteur ou de la poterie de l'imposteur. Il y a du burn out, des fois la détresse. Je sais qui a été toi même vraiment au bout de toi même, des fois découragé, épuisé. Et tu veux partager ça publiquement. Est ce que tu crois comme moi que pour avoir un impact positif, il ne faudrait pas d'abord commencer par prendre soin de soi ? Et c'est vraiment dans la philosophie et archi positif. C'est un peu le premier socle à trois ça qu'il y a moi, il y a moi et les autres et moi, le monde est dans le moi.

JP
Ce qu'on essaie d'apprendre, c'est de dire déjà d'apprendre à se connaître soi même sacrément dur et à apprendre à prendre soin de soi, aussi bien au plan physique, au plan émotionnel, au plan cognitif. Est ce que c'est ça et est ce que tu aimerais partager ce retour d'expérience ? Peut être avec tous ces jeunes entrepreneurs qui nous entourent aujourd'hui, festival matin.

Alice Barbe
Bord de tellement de concepts. En plus, pour moi, c'est vrai que je suis allé plus qu'au bout du bout. Syndrome de l'imposteur, c'est évident. Et j'ai mis la barre tellement haut en interdisant de jouer en permanence et ça m'arrive encore de façon consciente ou inconsciente. Bien sûr, et il y a de la souffrance encore aujourd'hui. Mais au delà de ça, en plus, j'ai eu le malheur d'être le malheur. C'était mon boulot, c'est mon boulot d'être exposé médiatiquement et d'avoir été cyber harcelé, d'avoir reçu des menaces de mort, des menaces de viol. J'ai porté plainte, j'ai gagné. Ça a fait jurisprudence, donc fuck them. Mais du coup, oui, mais en fait, les gens m'ont dit Ah, c'est courageux ? Oui, en fait, il faut une sacrée discipline. C'est pas forcément une question de courage. Ça peut même être parfois une question de je mets la barre tellement haut que je m'épuise et donc il faut une sacrée discipline. Et ça, c'est la première chose d'ailleurs que Barack Obama a dite C'est vraiment le premier échange qu'on a eu.

Alice Barbe
J'ai dit comment tu fais pour être président des États-Unis.

JP
Si tout le.

Alice Barbe
Monde ? Et il a donné son mode de vie, sa mort, une routine de choses très concrètes. Et ceci dit, parce que j'ai construit une muraille autour de moi à un moment donné de ma vie de self, car alors j'avais la psy, le coach, la méditation tous les matins, manger bio, aller au sport trois fois par semaine. J'avais tout ça l'amour, les amis, le cercle. Et puis à un moment, tout ça s'est effondré. Je suis tombé malade, pas de mon fait d'ailleurs. Et puis je me suis séparé de mon mari. Enfin, voilà, la vie fait que tu te prends quand même des baffes. Et est ce que j'ai appris à faire sur tout ça ? À me pardonner en fait ? Bon, là, je suis en colère. Je ne vais pas tout faire pour ne pas être en colère sur mes émotions. Il faut que je les exprime souvent à la sortie. Autrement, je vais me retrouver de l'eczéma. Là, je suis triste. La tristesse, il y a un début, il y a une fin à quoi je peux m'accrocher.

Alice Barbe
Et tu parles de leadership positif. Et moi, ça me renvoie vraiment. On va en parler tout à l'heure à ce qu'on travaille à l'Académie, parce que, en montant l'Académie des futurs leaders, c'était quelque chose de fondamental pour moi de mettre en place tous ces filets de sauvetage qui doivent pas. Il ne faut pas non plus rentrer dans une forme de pureté.

JP
Là.

Alice Barbe
Dessus. Mais savoir que ça existe et savoir qu'on peut s'y raccrocher, c'est fondamental pour moi à la fois. Et vraiment sur il y a trois points. Et c'est David Simon, le bras droit d'Obama, qui qui m'en parle beaucoup. C'est sur sa Morning Routine d'ailleurs, c'est comment tu travailles le mind, le body et le spirit ? Le t'es vraiment cet alignement, c'est pas forcément le sport, c'est pas forcément la pleine conscience. Et la santé mentale, c'est pas forcément le fait de lire et de se cultiver, mais c'était quand même un alignement vers lequel tu peux avoir envie de tendre pour être un bon entrepreneur.

JP
C'est passionnant les séances en un petit peu plus réalistes, je propose d'avancer sur le parcours. C'est passé près de dix ans à diriger Singa et donc à transformer une plateforme des. De mise à disposition d'hébergements de réfugiés en une croix. Plus d'une dizaine d'incubateurs aujourd'hui en Europe, d'entrepreneurs venus de tous les horizons de l'immigration et plein d'autres accomplissements. Mais, mais finalement, le succès dont il a plu, fier, c'est quoi ? Mais l'actu reflète un peu ces dix années qui sont derrière toi. Et c'est quoi le succès dont il affichait ?

Alice Barbe
Un jour, une amie russe qui a défié Poutine et qui a fait qui a été puni par le FSB pour ça et qui réfugié aujourd'hui en France ? Je lui ai dit Mais tu vois, toi, t'es activiste. Moi, je suis là, je fais mon boulot, je suis entrepreneur, j'ai ma boîte. Eh bien, regardez. Mais tu rigoles ou quoi ? C'est tout ce que tu fais au quotidien. Et de utiliser les zones grises du pouvoir. Pour le hacker, c'est purement de l'activisme. Un exemple là dessus ou je me rendais pas forcément compte, mais c'est que j'ai délibérément et honteusement menti à la mairie de Paris pour faire venir quelqu'un de Syrie en disant que c'était une doctorante très très connue dans la tech. Ce qui n'était pas le cas, c'était la petite amie d'un des personnes qui étaient en stage à Singapour. Ce n'était pas vu depuis deux ans. En plus, elle était chrétienne. Ils étaient druzes, leurs familles les interdisaient de se fréquenter. Ils étaient ensemble depuis très longtemps. Et la veille de l'événement en question, qu'on coorganise avec la mairie de Paris, l'ambassade a tamponné le visa avec validation de la mairie de Paris pour inviter cette personne et donc sur le moment elle arrive.

Alice Barbe
D'ailleurs elle avait dit Mais t'es sûr que c'est pas une terroriste ? Ben non. En fait, le monde est injuste et tellement injuste que je pense que parfois ta légitimité doit être supérieure à la légalité et avoir contribué à faire venir maïs en France. C'est quelque chose dont je suis très fière. C'est une de mes meilleures amies. On se voit très souvent. Ils sont mariés, j'étais témoin à leur mariage. Ils vivent une très belle vie. Elle est directrice de l'incubateur de Singa à Paris. Il est entrepreneur, il a monté sa start up de trading et ils sont heureux.

JP
Melissa Je comprends tu ? Je comprends que tu puisses être heureuse tout simplement de continuer cette amitié aujourd'hui avec avec ces deux très très beaux exemples. Et je pense qu'il y en a plein d'autres à mon avis. Mais ça fait partie, je pense, des satisfactions. Quand on a des camps, on a des itinéraires comme le tien. Je crois que c'est ça.

Alice Barbe
Il y a ça. Et précisément, quand on a, on s'est retrouvés avec une bande de copains de Singa a coordonné les évacuations de Kaboul au moment de la chute de la ville, la prise par les talibans. On a réussi à faire passer près de 120 personnes en les guidant dans l'aéroport pendant plusieurs jours et plusieurs nuits au milieu des balles. Et on était en lien avec les gars du Raid qui devaient les récupérer. Et ces amis ? Pour la majorité du groupe, ça a mis trois jours dans le chaos. J'ai eu beaucoup de mal. J'ai mis beaucoup de temps à accepter de les voir en vrai tellement c'était lourd. Et oui, ça, je crois qu'il y a de l'humanité parce que c'est eux qui ont passé trois jours sous les balles. Mais il y a de la fierté de mon côté, oui.

JP
Mais une autre magnifique histoire, un petit peu de ces chemins et qui vont bien au delà des clichés des réfugiés dont on n'a pas forcément parlé. Alors, en septembre 2021, tu annonce son départ de Singa en son successeur Benoît Hamon. D'ailleurs, qui va venir me saluer tout à l'heure et qui annonce au même moment la création de l'Académie des futurs leaders pour accompagner des personnes prêtes à franchir le Rubicon politique avec trois valeurs clés si j'ai bien suivi comme fondateurs l'intégrité, l'éthique et l'empathie. Alors pourquoi ce nouveau défi aujourd'hui, finalement ? Et quel est l'enjeu vital qui représente pour toi si c'est un enjeu vital ?

Alice Barbe
C'est un enjeu vital parce que j'ai eu cette année avec le président Obama et ses équipes à New York. J'y suis allé en me disant J'y vais pour faire passer signals échelle. J'en suis revenu en me disant qu'il y a un plafond de verre et c'est en politique aussi que ça se joue.

JP
Se joue.

Alice Barbe
Aussi beaucoup d'ailleurs. Or, les personnes que je trouve que j'admire, que je trouve très intègres, très éthiques, que j'admire vraiment aujourd'hui, ne sont pas en politique. Mais c'est très dur de trop demander aux gens. Qui admirez vous ? En politique, on a très, très peu de réponses. À la limite, Alexandria et Obama reviennent, mais en France, on n'en voit pas beaucoup. Du coup, c'était assez évident pour moi qu'il fallait faire quelque chose parce qu'on voit que de Paris à Kiev, à Moscou aussi, dans un pays du monde et même à Kaboul, des gens se mobilisent. Ils vont dans la rue, ils font des choses, ils font bouger les choses. Il secoue les cocotier du système politique. Mais la défiance est telle que ils ne rejoignent pas les partis qui se retrouvent eux mêmes désoeuvrés, ne sont pas capables de mobiliser et avec beaucoup de difficultés à former, à accompagner en formation et qu'en face, en plus, l'extrême droite. Moi, c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur.

Alice Barbe
Eux, ils mobilisent très bien. Ça fait 40 ans, ils ont qu'ils ont leurs écoles, leurs trucs, leurs médias. Je me suis dit voilà, il y a un trou dans la raquette et et avec un copain que j'avais rencontré à New York, qui est un Français vivant aux États-Unis, qui lui me disait Je n'ai pas fait Sciences Po, j'ai pas fait l'ENA en France, je me suis toujours jamais senti légitime pour entrer en politique alors qu'aux États-Unis c'est beaucoup plus possible. Ben voilà, j'ai voulu lancer une école d'un nouveau genre, un peu presque institutionnel, qui permettrait à ces personnes qui ont derrière elles des milliers de gens qui croient en leur combat d'avoir les outils pour entrer en politique avec beaucoup d'ambition. Et je tiens vraiment à ça. Il faut de l'ambition pour vouloir des ambitions.

JP
Pour vraiment changer les choses. Ambitions pour créer de nouveaux partis politiques aussi, des mouvements, des initiatives citoyennes.

Alice Barbe
Se présenter pour des élections et c'est vraiment ce truc de posture parce qu'ils ont été nominés. Il n'y a pas de faire un appel à candidatures, c'était des nominations. Donc on a eu 350 nominations. Je ne m'y attendais pas.

JP
De combien d'élus ? En fait, c'est entre.

Alice Barbe
Une douzaine.

JP
En douze.

Alice Barbe
Mois, avec un jury composé de Cécile Duflot, Najat Vallaud-Belkacem, Delphine Batho, plusieurs personnalités politiques, des activistes, des jeunes. Et il y, on a eu et on a une promo de 24 jusqu'à 54 ans. Donc ce n'est pas des jeunes à l'Académie. C'est pas du tout l'idée d'avoir des jeunes, c'est vraiment toutes générations, mais qui incarne l'éthique, l'intégrité et l'empathie dans leur combat au quotidien. Et quand on leur a dit parce qu'on avait quinze personnes qui ont été sélectionnées, il y en a trois qui ont dit On n'est pas prêts, on est pas prêts, une autre calibre. Donc moi je vais direct en campagne présidentielle, donc je suis d'accord avec le départ. Mais c'était très puissant parce que ce concept de nominations fait qu'on ne cherche pas des super héros qui sont là pour se vendre. Eux existent déjà en politique, dans un monde qui peut être légèrement monochrome, irréaliste, qui valorise la surpuissance. Mais en fait, les gens les plus humbles et les plus impactants ne sont pas forcément ceux qui vont se dire je vais y aller.

Alice Barbe
Et l'Académie les accompagne trois jours par semaine sur le campus de l'université de Colombia à Paris, en leur donnant une bourse pour leur permettre de venir en aide à des gens qui a de Toulouse, comme Maxime Le Texier qui a monté Archipel citoyen, qui est un mouvement citoyen pour gagner les élections municipales. Stéphane Le Boulanger, gréviste de la faim, élections législatives et candidat aux élections législatives à Besançon, actuellement près de ski, qui a initié le mouvement des gilets jaunes. Des activistes humanitaires comme Elias Kompass, qui a été très active sur l'Ukraine, notamment en termes d'évacuation. Donc voilà des profils très variés, un très.

JP
Beau profil et qui donne espoir pour le futur. Et oui, j'aimerais justement on approche de la fin à l'ISS. Tu sais que voilà une de mes passions. Un tout petit peu. Pour l'instant, c'est leadership positif. C'est ce qu'on sait. C'est de l'échange qu'on a aujourd'hui dans le monde de castes. Et j'interroge. J'accueille des personnalités vraiment de tout univers du monde académique business social, sport. Mais pas encore de leaders politiques d'ailleurs. C'est étonnant, je sais pas pourquoi est ce que ton ton académie va me permettre de corriger cela ? Finalement, on prépare une nouvelle génération de leaders politiques positifs. Je juge cet adjectif pour réellement maximiser le bien commun, parce que moi c'est ça ma définition. Et je rajouterai. Et donc ça c'est une question. Et le corollaire de ça c'est c'est finalement quel est le modèle de leadership auquel tu aspire ?

Alice Barbe
Est ce qu'on a essayé d'apporter avec l'Académie ? On a quand même 80 intervenants pro bono. Ça peut aller de chefs d'Etat, ministres armées ou élus locaux, au niveau national comme internationale, à des profs un peu traditionnels de Sciences-Po ou de grandes écoles. Et 30 % de ces personnes qui interviennent avec nous sont des coachs, des psys, des neurochirurgiens, des gens qui travaillent sur la psychologie positive, qui font des participants à l'académie. Tous les mardis matin, ils vont méditer dans l'herbe avec leur coach et ensuite on va avoir un truc sur l'impact de l'engagement sur le cerveau, les neurosciences, puis l'effet de la compassion sur le jeu, sur les neurosciences, avec des chirurgiens qui viennent nous parler de ça. Pour moi, c'est une condition sine qua none au leadership politique et j'ai peut être une définition un peu différente du leadership positif. Pour moi, c'est comprendre que l'idée leader, c'est un mot étrange. C'est pas sa traduction. Ça ne veut pas dire dirigeant, non, mais ça ne veut pas dire ça.

Alice Barbe
Pour moi, leadership, ça ne veut pas dire gouverner, ça veut dire servir. Et si ça se rejoint, ça rejoint ce que tu dis, le bien commun. Quand tu es le leader, tu es obligé de servir et pour servir, il faut que tu sois ancré. Il faut que tu cultive ces valeurs là. Sinon, on n'est pas capable de ressentir de compassion. Ça ne marchera pas. Il y a plusieurs niveaux d'émotions. Le premier, évidemment, c'est l'âme, la sympathie, voire même un peu la pitié. Je souffre avec mon bas, je me prends la souffrance, ça me fait de la peine. La deuxième, c'est de l'empathie. C'est le stade ou tu vas aller jusqu'à ressentir toi même la souffrance de l'autre. Ça te rend la vie presque impossible, même parfois. Et puis le stade au dessus, qui est quand même très important, qui est la compassion, c'est que tu ressent la souffrance de l'autre, tu identifie la souffrance de l'autre, mais tu es capable de prendre suffisamment de recul pour agir pour lui, pour aider.

Alice Barbe
Et ça, en politique, on en a sacrément besoin. Dans un pays aussi divisé peut 42 % des gens qui ont voté pour Marine Le Pen, qui se sentent rejetés, qui sont aussi en souffrance autant que ceux dans les quartiers populaires qui se retrouvent pas reconnus, qui se voient avec très peu de moyens, avec des crises, des écoles, des maternités, des hôpitaux. Il y a beaucoup de souffrance dans ce pays. Si tu n'as pas de compassion, tu ne peux pas le gouverner.

JP
La compassion, c'est effectivement à un stade ultime cette contribution. On se dépasse et on va aider l'autre à réaliser son potentiel aussi. Et ça, c'est au cœur du leadership positif, c'est d'être. Je te rejoins, c'est d'être d'être là, non pas pour aspirer à être le leader tout en haut, mais de savoir à qui va t on servir aujourd'hui dans sa vie finalement. Alors pour finir, parce que malheureusement toutes les très bonnes discussions ont une fin trop rapidement. Alice Aujourd'hui, tu viens à la rencontre et tu la fais dans des débats de centaines de jeunes qui ont 20 ans et qui veulent vraiment changer le monde en devenant des acteurs du changement, pas simplement des diseurs, des commentateurs. Ce que je disais en introduction tout à l'heure, ils ne sont pas dans les tribunes, ils sont, ils sont sur le terrain, ils sont sur le terrain, ils créent des entreprises avec un impact positif pour répondre aux problématiques de la planète et aux dix 17 fameux Objectifs des Nations unies. On revient en boucle avec l'histoire du début.

JP
Quel est le concept que tu n'as jamais eu toi même à 20 ans ? Il y a toute une histoire, un tout petit peu comptés à peine, tout à l'heure, à 20 ans, avant de démarrer Singa et qui aurait été vraiment très précieux dans tes premières années. Ça serait quoi ce conseil ?

Alice Barbe
Tu vois, depuis ma première expérience professionnelle à 18 ans, quand j'étais hôtesse d'accueil dans une base de canoë kayak à Roquebrun, jusqu'à encore aujourd'hui 34 ans. J'ai un vrai problème avec mes projections et mes peurs ou je vais toujours me. Il y aura toujours des personnes avec qui je vais me positionner un peu en infériorité. Et ce n'est pas forcément l'humilité. Ces moments là, c'est des moments de souffrance. Et si c'est un conseil que je me répète encore aujourd'hui, qu'il faut continuer de se répéter en permanence, c'est ne ne te censure pas, tu es légitime. Ça ne veut pas dire que t'es toujours très intelligente. Ça ne veut pas dire que tu fais toujours tout bien, mais tu es légitime. C'est arrêter de refaire le film dans sa tête le soir, la nuit, les insomnies, dire qu'est ce que j'ai dit ? Qu'est ce que j'ai fait ? Ce n'est pas grave. Continue, parce qu'à la fin, tu as raison. Oui, et ça, j'aurais bien aimé qu'on me le dise.

JP
On se dit qu'on se répète aussi, cette grande sagesse qu'on va devoir malheureusement se quitter. Alice a été un très, très grand plaisir de passer à ce moment là par tous les leaders positifs et de voir c'est une super nouvelle initiative que tu es en train de mener avec l'Académie. Des futurs leaders politiques dans notre pays et d'autres pays ont beaucoup besoin. Merci à toi, ça continuera. Merci beaucoup.

Alice Barbe
Merci. Pour écouter la version intégrale de cet entretien, ainsi que d'autres conversations inspirantes avec des leaders innovants du monde entier, retrouvez nous sur votre plateforme préférée et abonnez vous dès maintenant au podcast Positive Leadership avec Jean-Philippe Courtois.