Positive Leadership

[FR] À la tête d’une révolution de l’information (avec Hugo Travers)

Jean-Philippe Courtois Season 4 Episode 7

« Dans un monde où l’information est partout et pas toujours exacte, il est plus important que jamais de pouvoir trouver des sources d’information fiables » et c’est exactement ce que fait Hugo Travers par le biais de sa chaîne YouTube, HugoDécrypte.

JP a eu l’occasion de l’interviewer pour son podcast #PositiveLeadership afin d’en apprendre plus sur l’homme lui-même et sur l’importance indéniable du journalisme.

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Jean-Philippe Courtois : À l’heure où le modèle de l’entreprise est plus que jamais réinventé, les notions de leadership et le partage des bonnes pratiques managériales deviennent indispensables afin de bâtir l’entreprise de demain. En ce sens, je vous invite à découvrir le podcast « Devenir » par Leaders Master Class. 

« Devenir » laisse la parole aux leaders, qui dévoilent leur parcours tant personnel que professionnel et évoquent les chemins qui les ont amenés à diriger le quotidien de centaine ou de milliers de collaborateurs.
 
 Quelles sont leurs bonnes pratiques en termes de management inclusif ? Quels sont leurs conseils pour les leaders de demain ? Un échange authentique, partageant échecs et réussites, engagements et missions. Ce podcast, disponible sur toutes vos plateformes de podcasts habituelles, est une immersion, sans filtre, dans les coulisses d’un job pas comme les autres !

 Je suis Jean Philippe Courtois - JP.  Bien venu sur Positive Leadership - le podcast qui vous aide à vous développer en tant qu'individu, leader, et finalement en tant que citoyen du monde.
 
 Hugo : On parle parfois de vote des jeunes qui est en baisse, on parle de baisse d'engagement des jeunes sur des sujets politiques ou autre, mais le point de départ de tout ça, c'est souvent un manque d'accès à une information. 
 
Et c'est paradoxal parce que aujourd'hui sur les réseaux sociaux, sur internet, l'information est partout, il y a des milliers d'articles sur chaque sujet, comment ça, il n'y a pas d'accès à l'information ? Mais, il y a la quantité d’informations, mais il y a aussi la qualité de l'information et une information dans le traitement qui correspond notamment à notre génération et à notre façon de s'informer aujourd'hui 

Jean-Philippe Courtois : Des informations indépendantes, impartiales et précises sont essentielles à la construction de sociétés informées et de démocraties fortes. 
 
Et dans un monde où les informations sont de plus en plus disponibles, il est plus important que jamais de pouvoir faire le tri dans le bruit et de trouver des sources d'information fiables.
 
Peu de gens le comprennent aussi bien que mon invité d'aujourd'hui Hugo
Travers, qui mène une révolution de l'information en France.  


 En 2015, alors qu'il était encore à l'université, il a lancé sa chaîne YouTube Hugo Decrypte, qui propose un contenu fiable, informatif et factuel à un public jeune qui a tendance à fuir les médias traditionnels.
  

Aujourd'hui, il est à la tête d'un groupe média en pleine expansion, avec des millions de jeunes qui suivent ses synthèses et ses interviews sur YouTube, Instagram et plus récemment Twitch. 


 Ses récentes interviews de trois candidats à l'élection présidentielle - Marine Le Pen Jean Lassalle et Emmanuel Macron - figurent parmi les dix vidéos sur les élections les plus vues en français sur YouTube.
 
 

Je suis fasciné de découvrir comment il a pu avoir un impact aussi positif et ce qui te motive

C'est un véritable plaisir Hugo d'être avec toi dans ton studio, dans le podcast Positive Leadership. Merci énormément d'avoir accepté d'y participer.

 Hugo : Merci beaucoup pour l'invitation, c'est un vrai plaisir et ravi de pouvoir échanger aussi avec toi.

 Jean-Philippe Courtois : Alors pour démarrer par le démarrage comme toujours. Tu es né, je crois, à Sèvre en 1997 et dès ton plus jeune âge tu t'es intéressé à l'information, à l'actualité, mais aussi à la création de contenu réel que tu as créée toi même. Alors d'où vient cet intérêt, cette passion précoce, très précoce, je crois ?

 Hugo : C'est très précoce effectivement, j'ai souvenir de pas mal de petites choses que je faisais quand j'étais petit avec mon frère notamment. On avait un journal qu'on distribuait dans la rue, qu'on faisait sur Word, qu'on imprimait et qu'on distribuait comme ça dans la rue. On avait une sorte de petit JT qu'on tournait aussi où mon frère me filmait, moi je prenais les journaux, j'essayais de voir les actualités les plus intéressantes, j'essayais de les raconter, j'avais 10/11 ans à l'époque. Donc, ça fait quelque temps quand même que j'ai cet intérêt pour l'actualité. Après, c'était beaucoup le sport quand même quand j'étais au collège et au fur et à mesure des lycées et notamment avec la présidentielle quand j'étais en 3e, donc en 2012, il y avait la présidentielle et là j'ai commencé à m'intéresser à la politique et c'est là du coup ensuite qu'est venu HugoDécrypte aujourd'hui.

 

Jean-Philippe Courtois : Une petite digression sur le sport… C'est pas le handball… J'ai cru comprendre que tu étais un reporter assidu et pratiquant aussi de hand, c'est ça ?


 

Hugo : Ouais. Je me retrouvais à 15/16 ans à aller faire des interviews de joueurs que j'admirais. Donc, à la fin du match j'essayais de les avoir et de faire des petites interviews.

 

Jean-Philippe Courtois : Quelle équipe ?


 

Hugo : Alors, c'est le PSG handball que je suivais beaucoup…

 

Jean-Philippe Courtois : PSG handball !


Hugo : …Qui s'appelait le Paris handball à l'époque avant d'être racheté. Et pour la petite histoire, j'ai même cofondé le groupe de supporters officiel du PSG handball. Ça ne s'invente pas, j'avais 15/16 ans quand j'ai fait ça.

 

Jean-Philippe Courtois : Et tu es toujours le président de ce groupe ?


Hugo : Non, non, malheureusement j'ai quitté, j'ai pu trop le temps, mais le groupe existe encore, donc c'est assez marrant de voir ça.

 

Jean-Philippe Courtois : Mais tu aimes toujours le hand par contre ?


 

Hugo : Ouais, j'aime toujours le hand. Alors, j'ai plus le temps d'en faire aujourd'hui.

Ah le foot, j'aime bien aussi. Le foot, il y a quelque chose quand même de plus collectif, parce que forcément on est plus nombreux peut-être à suivre ça et avec des amis, regarder des matchs de ligue des champions ou autre c'est quand même sympa.

 

Jean-Philippe Courtois : Et supporter toujours du PSG, j'imagine ?


 

Hugo : Quand même proche du PSG, oui.

 

Jean-Philippe Courtois : D'accord. Moi, c'est plutôt le Gym à Nice, parce que je suis plutôt du sud.


 

Hugo : Arsenal aussi, j'aime beaucoup, mais c'est dans un autre pays.

 

Jean-Philippe Courtois : Oui, mais finalement… Ton cœur on va en parler, partager… Justement, en parlant de ton cœur, de ton papa qui est d'origine anglaise, j'ai cru comprendre qu'il a fait partie d'une association de radio hospitalière et que ton frère aîné lui, il avait démarré dans l'e-commerce. Alors, est-ce que d'un côté l'exemple de ton papa qui quelque part était déjà dans les médias, particulier, mais dans les médias et ton frère entrepreneur, ça a éveillé ton intérêt, en te disant, à la convergence de tout ça, un entrepreneur des médias, peut-être ?


 

Hugo : C'est possible. Je pense que… Mes parents en soit n'étaient pas entrepreneurs dans le sens où ils n'ont pas monté de boîte ou quoi, ils ont rejoint des entreprises dans les RH ou dans le marketing, mais mon père avait effectivement une vraie fibre entrepreneuriale en soit et typiquement, je sais que quand il était petit, lui-même prenait des initiatives, montait des projets par-ci par-là, il avait cet intérêt pour la radio depuis longtemps, à l'université il faisait partie d'une radio locale près de son université. Et donc, cette radio dans un hôpital Ambroise Paré à Paris… Il avait une émission de musique où chaque samedi soir il me semble ou un samedi soir sur 2, il jouait comme ça, il lançait des sons comme un animateur de radio…

 

Jean-Philippe Courtois : En direct, en live ?


 

Hugo : Exactement. Pour plusieurs hôpitaux en France. Il nous faisait venir, parfois, c'est nous qui lancions la musique et j'adorais l'ambiance, j'adorais l'idée de se dire… notamment dans le cadre d'un format audio comme ça qu'on pouvait transmettre des choses et c'est quelque chose qui me fascinait pas mal et je pense que ça a sûrement influencé mon travail ensuite. Et dans le cas de mon frère, c'est vrai que très tôt, dès la 3e, donc lui, pareil il avait 14/15 ans et il avait lancé un site d'e-commerce où il importait des gadgets de Chine qu'il faisait revendre en France, c'était des choses assez étonnantes et moi l'aspect e-commerce ne m'intéressait pas tant que ça, mais l'idée de pouvoir créer des choses si tôt et en maîtrisant les outils qu'on a sur internet me donnait envie de faire des choses de mon côté aussi.

 

Jean-Philippe Courtois : Et ton frère est impliqué aujourd'hui avec toi dans ton entreprise ou pas du tout ? Il donne juste son avis…


 

Hugo : Alors, ouais, c'est ça. C'est-à-dire qu'il n'est pas impliqué directement, mais c'est vrai que le gros de notre conversation encore aujourd'hui, c'est quand même quasiment des conversations pas professionnelles, mais on passe notre temps à parler de tout ça…

 

Jean-Philippe Courtois : Très business…

 

Hugo : Et voilà, exactement… Et il m'envoie des messages, des choses, y compris sur ce que je fais. Il suit beaucoup, donc ça fait plaisir.


 

Jean-Philippe Courtois : Ça fait plaisir. Alors, je crois que tu n'avais que 18 ans, en première année de Science Po et une belle formation qui peut mener à plein de chemins différents, dont le tien dont on va parler lorsque tu as lancé ta chaîne YouTube Hugo Décrypte. Alors, est-ce que tu peux nous expliquer d'abord pourquoi ce nom ? Ça semble facile, simple aujourd'hui, alors que le tien, c'est Hugo Travers. Donc, pourquoi tu as voulu faire décrypter si j'ai bien compris cette information, comment est venu ce déclic de l'information ou des clés de l'information plutôt peut-être ?
 
 


 Hugo : D'abord, sur le nom, c'est vrai que c'est particulier, parce qu'aujourd'hui, et on va y revenir, mais HugoDécrypte, c'est devenu un média, il y a quand même mon prénom dans le nom de ce média et à l'époque, le choix s'était fait assez logiquement, parce que je me lançais sur YouTube au départ et sur YouTube, quand on regarde les créateurs de contenu qui sont présent, il y a toujours leur prénom, parce que c'est quelque chose de très incarné et moi je trouvais ça assez bizarre de venir avec un nom de média, avec quelque chose de plus flou finalement. Et c'est d'ailleurs quelque chose qu'on voit encore aujourd'hui quand on voit le paysage médiatique. Quand on dit, je ne sais pas, le Monde ou Libération, on a parfois du mal à imaginer ce qu'il y a derrière et jusque dans le nom on se dit, c'est une sorte de boîte noire, on se dit, OK le monde, mais c'est quoi ? C'est des journalistes, comment est-ce qu'ils travaillent ? Comment est-ce que ça se passe ? Moi, il y a eu l'idée de se dire, je suis tout seul, je fais des vidéos…


 

Jean-Philippe Courtois : C'est moi !


 

Hugo : … C'est moi. Et donc, c'est Hugo Décrypte et ça sera comme ça. Et au final, c'était assez cohérent sur YouTube.


 

Jean-Philippe Courtois : Non, mais c'était un pari incroyable même si quelques autres avaient commencé à montrer le chemin, mais dans des domaines très différents et de manière très personnelle comme tu l'as dit. Et ta chaîne très rapidement a grandi de manière exponentielle et je crois surtout après un passage fameux, je crois, chez un grand YouTuber qui a créé un…


 

Hugo : Exactement.


 

Jean-Philippe Courtois : …Qui a crée un déclic vraiment ascensionnel très très fort juste avant la présidentielle, mais franchement, pour lancer un média à 20 ans et une marque que tu portes avec ton nom quand même, on vient de le dire, il faut avoir une sacrée confiance en soi. Et j'en parle, parce que dans le cadre du podcast Leadership Positif, on parle un petit peu des 3 cercles de développement personnel et le premier cercle, ça commence avec soi-même, moi. Et la plus difficile des choses sur soi-même, d'abord, c'est d'apprendre à se connaître, ça, c'est un sacré challenge, d'arriver à se regarder dans le miroir ou d'écouter les autres sur soi, et puis après d'acquérir une forme de confiance en soi, voire d'estime de soi. Alors, comment, si jeune, parce que dans les activités de mon association, je coache plein de jeunes aussi, et des fois, c'est pas simple la confiance en soi. Comment tu l'as eu si jeune ?

 

Hugo : Je pense que chaque défi… Il y a des défis au fur et à mesure. C'est vrai que le simple fait, au lancement de ma chaîne YouTube de poster ma première vidéo, c'était un défi immense quand bien même très peu de personnes l'avaient vue au départ, le fait de se montrer à l'écran, de se filmer, de publier cette vidéo, de dire à mes amis, à mes proches, je me lance, je deviens YouTuber, finalement, c'était quelque chose de très difficile. Et tout aussi difficile que les étapes qui sont venues après. Quand je me suis lancé en 2015, je n’imaginais pas que la chaîne allait prendre une telle ampleur, je n’imaginais pas que ça allait devenir mon métier, que j'allais avoir une vingtaine de personnes dans l'équipe, qu'on allait être l'un des premiers médias aujourd’hui en France chez les jeunes, mais c'était tout de même déjà un défi de poster cette première vidéo. Un parallèle qui est intéressant, c'est quand on passe le BAC, on est très stressé, on se dit, mais ce n’est pas possible…


 

Jean-Philippe Courtois : Tu as été stressé toi avant de passer le BAC ?


 

Hugo : Ouais. Alors, stressé, je savais que j'allais l'avoir, je n’étais pas trop inquiet là-dessus, mais je voulais quand même… Il y avait quand même cette échéance, on en parle souvent et avec le recul. Alors, on peut parler du BAC comme on peut parler du Brevet quand on est en troisième et avec le recul on se dit, mais pourquoi est-ce que j'étais stressé pour ça ? C'est la même chose, je pense, pour un projet entrepreneurial, chaque étape a sa difficulté à un instant T, il faut s'en saisir, et s'il y a une chose que j'ai apprise, c'est plus tôt on passe ces étapes, plus tôt on franchit ces nouveaux caps, le mieux on se porte après…


 

Jean-Philippe Courtois : On développe sa confiance en soi.


 

Hugo : Et c'est sur plein d'aspects. Moi, la première fois que j'ai fait une interview à la TV par exemple, j'étais très stressé, j'avais la gorge sèche, j'étais vraiment au bout de ma vie, aujourd'hui, évidemment, ça me stresse beaucoup moins et c'est à force de le faire et ce n’est jamais évident, mais c'est aussi le plus excitant à la fin d'une journée quand on a fait quelque chose de nouveau, on a ce sentiment d’accomplissement de se dire, OK, j'ai fait quelque chose que jamais je n’aurais soupçonné faire avant…


 

Jean-Philippe Courtois : Que j'aurais osé faire avant.


 

Hugo : Exactement.

Jean-Philippe Courtois : Je veux juste arrêter un instant et réfléchir à ce que dit Hugo sur le fait de ressentir la peur et de sortir de sa zone de confort.  Parce que c'est quelque chose que nous pouvons tous comprendre. Il se peut que vous deviez faire un discours mais que la foule vous terrifie. La peur est une chose précieuse, elle nous protège et nous encourage à être prudents lorsque c'est nécessaire. Mais elle peut aussi être limitative. Alors, comment dépasser la peur ? 

Une technique qui peut vraiment vous aider est de fermer les yeux et de visualiser ce à quoi ressemble un résultat positif. Où vous êtes, ce que vous faites, ce que vous ressentez. Créez cette image de réussite chaque fois que vous avez peur de sortir de votre zone de confort.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors, très jeune, on l'a dit, tu as commencé à faire ta première vidéo et tu t'es exposé, donc il y en a eu d'autres, plein de diffusions, pleins d'audience. Mais ça veut dire que quand on a un média qui porte son nom, on revient là-dessus, on a une surexposition personnelle qui est assez incroyable avec tous les bénéfices, mais aussi toutes les horreurs qui peuvent l'accompagner surtout sur les réseaux sociaux où ça peut se déverser où ça peut se déverser dans les 2 sens…


 

Hugo : C'est clair.

 

Jean-Philippe Courtois :… Les likes, les emojis qui vont dans le bon sens et puis d'autres… Ou voire des mots qui sont très durs, on a bien vu malheureusement un certain nombre de cas, le harcèlement et tout ce qui peut se passer.


 

Hugo : Bien sûr.


 

Jean-Philippe Courtois : Donc, comment tu as pu avoir suffisamment conscience en toi, de tes forces, voire de tes talents pour arriver à surmonter sûrement des critiques incroyables, peut-être des menaces, j'en sais rien… En fonction de l'actualité, j'imagine, qu’il y a plein de choses qui doivent se passer tous les jours et comment tu as arrives à maîtriser ça tous les matins alors que tu vas faire tes news et en grandissant avec ton média ?


 

Hugo : Non, mais c'est un vrai défi et tu fais bien de poser la question, parce que c'est un défi pour moi, c'est un défi pour plein d'entrepreneurs, c'est un défi pour tous les créateurs de contenu aussi qu'il soit YouTubers ou autre, on fait face à cette visibilité et aussi du coup à cette forme de fragilité ou cette chose qui est très présente. La chance que j'ai eue, c'est que ça n'a pas explosé du jour au lendemain, la chaîne finalement a déjà 6/7 ans aujourd'hui, donc même si la croissance est exponentielle et je vois notamment que sur les 2 dernières années, ça a pris une autre ampleur, j'ai vu quand même progressivement plusieurs éléments qui sont arrivés. Voilà ! Donc, ça, c'est le premier truc. Maintenant, je ne considère pas aujourd'hui que je suis complètement armé contre ça ou que j'ai un bouclier très efficace…


 

Jean-Philippe Courtois : On ne l’est jamais totalement.


 

Hugo : Exactement. Je sais que la période de l'élection présidentielle par exemple a été une période très intense pour moi, pour toute l'équipe aussi, mais forcément, c'est moi qui étais le centre de l'attention là-dessus.


 

Jean-Philippe Courtois : Tu prends toute la pression.


 

Hugo : Exactement. Et c’était, parce que l'échéance était importante. Nous on savait aussi qu'on allait être un média très très suivi par les Français, les jeunes, mais pas que pour s'informer, pour savoir pour qui voter. Ce qui fait qu'il y avait aussi une pression de toutes parts, que ce soit de la part de militants politiques, de personnes en tout genre et il a fallu essayer de tenir pendant quelques mois. Ça n'a jamais été évident, mais je suis honnêtement très fier de ce qu'on a pu faire et par exemple, sur la présidentielle, c'était le format d'interview le plus vu sur les réseaux sociaux en France. Donc très heureux de ça, mais la meilleure façon de se protéger face à cela, c'est de couper quand il faut couper, c'est-à-dire que moi par exemple… alors c'est tout récent, mais je fais attention à ne plus constamment regarder tous les commentaires sur toutes les choses…


 Jean-Philippe Courtois : Tu t'abstiens.


 Hugo : C'est ça ! Sinon, tu te mets à tout remettre en question, dire attends, mais ça, est-ce qu'on aurait dû faire ça comme ça et il faut se faire confiance et il faut y aller et par ailleurs, il faut en parler à des proches à soi. Moi je sais que…


 Jean-Philippe Courtois : Un regard extérieur un petit peu pour prendre un peu de recul.


 Hugo : Exactement. Et en parler à d'autres YouTubers, d'autres gens et partager ça, parce qu'on n'est pas le seul à connaître ça.

 

Jean-Philippe Courtois : Alors j'insiste un petit peu, Hugo, parce que tu m'as parlé de la manière dont tu avais surmonté ça, mais tu ne m'as pas donné, tu ne nous as pas révélé tes superpowers, ce j'appelle un superpower, et évidemment on en prend conscience au fur et à mesure de sa vie professionnelle, personnelle, des événements de joie et parfois tragiques qui peuvent se passer, ça serait lesquels selon toi ? Vraiment, ce que j'appelle un superpower, c'est quelque chose qui est à l'intersection de ta passion profonde qui évidemment est en toi et te pousse à ne pas compter les heures, à être dans le flow comme on dit, mais c'est aussi tes talents distinctifs, les domaines dans lesquels tu as des skills, des compétences incroyablement plus développées peut-être que d'autres, qui le sont moins, on en a tous comme ça. Ça serait quoi tes superpowers ?


 Hugo : Ah c'est une belle question. Je pourrais en citer 2 peut-être, le premier élément, je pense une forme de rigueur quand même dans le travail. J'ai beau être ce genre de personne qui à l'école faisait en dernière minute ses devoirs ou même d'ailleurs lors de dissertations, j'avais cette habitude, c'est catastrophique, mais je pouvais avoir 4 heures pour faire une dissert et je passais les 2 premières heures à ne pas faire grand-chose, si ce n'est faire des siestes quand j'étais fatigué et les 2 dernières heures à me réveiller et à bouriner. Donc c'est un peu mon caractère de base.


 Jean-Philippe Courtois : Donc, c’était un sprint.


 Hugo : Exactement. Mais pourtant, justement, je me suis un peu imposé moi-même des contraintes pour arriver à faire ce que je voulais faire et un exemple que je donne souvent, c'est au tout début de ma chaîne, je voulais faire une vidéo par semaine, je savais qu'il y allait avoir des moments où j'allais vouloir sortir à la place, faire d'autres choses et donc j'avais dit à Clément avec qui je travaillais, un journaliste avec qui je travaillais à l'époque sur cette chaîne… Je lui disais, il faut qu'on se donne rendez-vous chaque dimanche chez moi pour tourner et sauf si tu n'est pas dispo, mais autrement viens chaque dimanche chez moi et comme ça…


 Jean-Philippe Courtois : Ça te donne une obligation de cette routine hebdomadaire…


 Hugo : Exactement. Et c'est important, je pense, de se fixer ça et cette rigueur-là elle est essentielle pour tous les projets qu'on veut développer.


 Jean-Philippe Courtois : Être capable de créer une routine et de la répéter est une pratique tellement précieuse. La raison principale pour laquelle nous établissons des plannings est que nous avons une idée à tout moment de ce que nous sommes censés faire ensuite. Il n'y a pas à deviner ou à perdre du temps à s'apitoyer sur son sort ou à remettre à plus tard. Les plannings nous aident également à rester en phase avec notre liste de choses à faire, c'est-à-dire les objectifs que nous nous fixons chaque jour.

Hugo : Et la deuxième chose qui je pense est importante, notamment dans des projets entrepreneuriaux, c'est de se dire, de se détacher de la validation ou du regard des autres. Si j'avais lancé HugoDécrypte en 2015 en cherchant la validation de médias plus installés…


 Jean-Philippe Courtois : Tu n'aurais jamais démarré.


 Hugo : Je n'aurais jamais démarré. Je n'aurais pas lancé une chaîne YouTube, j'aurais lancé un site internet, j'aurais fait je ne sais quoi. Donc il faut savoir se détacher de ça et se dire, OK, si moi j'y crois, si moi je suis convaincu que ça peut intéresser, demain peut-être des millions de gens… Je vais le faire et cette validation, cette légitimité, elle viendra naturellement…

 

Jean-Philippe Courtois : C'est le courage de dire, j'y vais même si les avis me disent tout le contraire…


 Hugo : Exactement.


 Jean-Philippe Courtois : …Mes amis, ma famille, mon frère peut-être… Je vais y aller quand même. J'y vais ! Bon, on a beaucoup parlé, Hugo, et tu es confronté à ça, on le sent, et même dans le cœur de ce que tu fais des dangers des fake news bien sûr, de la désinformation, et surtout de la menace que ça représente pour la démocratie en fin de compte, pas que pour la jeunesse, mais pour la démocratie d'un pays.


 Dans quelle mesure, ça te préoccupe fondamentalement, j'ai l'impression quand même, ou même te motive à faire ce que tu fais finalement, de se dire est-ce que tu as une forme de mission à réaliser par rapport à ce problème assez gigantesque et tu vas nous révéler après ta solution…


 

Hugo : Non, c'est évidemment un sujet qui me préoccupe beaucoup surtout que j'ai le sentiment qu'il est parfois mal approché ou approché de façon caricaturale. C'est-à-dire que quand on parle de fake news, on a souvent en tête l'idée d'avoir des personnalités politiques par exemple qui propagent volontairement de fausses informations et c'est évidemment le cas et c'est un vrai problème, mais plus largement au-delà des fake news, il y a un problème d'accès à l'information et d'information parfois de mauvaise qualité et parfois on a des gens qui croient à de fausses informations, non pas parce qu'ils seraient des gens qui veulent propager des choses, mais juste, ils tombent sur des choses, ils se posent des questions et ils se disent, mais qu'est-ce qui fait que ça ne serait pas vrai ? Et c'est là où notre travail, je pense, sur HugoDécrypte est assez essentiel, c'est d'aller sur tous les terrains, sur tous les réseaux sociaux…

 

Jean-Philippe Courtois : …et d'investiguer.


 

Hugo : D'investiguer, d'amener ce travail de décryptage, d'information. Alors parfois, c'est du fact checking comme on l'entend et parfois c'est simplement amener l'information et créer ce lien de confiance et ce lien de confiance a été je pense rompu entre un certain nombre de médias et une certaine partie de la population pour des raisons d'ailleurs plus ou moins légitimes, ça dépend des cas et des situations, mais dans mon cas, j'y tiens beaucoup et l'une des façons de créer cette confiance et donc aussi de lutter contre les fausses informations, c'est de faire preuve de transparence sur la façon dont on travaille. Aujourd'hui, on est beaucoup dans le dialogue et dans l'interaction avec ceux qui nous suivent sur les choix de sujets, sur les erreurs éventuelles qu'on peut faire…


 

Jean-Philippe Courtois : Tu te nourris de tous ces avis en permanence…


 

Hugo : Exactement. Et on assume par exemple de faire des erreurs ou de ne pas traiter certains sujets, parce qu'on n'a pas eu le temps de le faire. Et là où un journal de 20 h aurait du mal à dire désolé, on n'a pas pu parler de ça, on s'est planté, parce que je ne sais quoi, nous on assume de le faire, parce que c'est une preuve de transparence, je pense, qui est essentielle sur le long terme.


 

Jean-Philippe Courtois : Je pense que c'est une belle garantie. Alors, pour continuer sur ce sujet, d'ailleurs tu le sais sans doute, les fameux 17 objectifs développement durable des Nations unies 2030 où malheureusement on est quand même en retard sur beaucoup d'entre eux, bon, on ne va pas lancer tout le sujet là-dessus bien sûr, moi je suis plutôt optimiste d'ailleurs malgré ça. Et l'un d'entre eux, c'est le numéro 16 alinéa 10, parce qu'il y a des sous-objectifs, c'est de garantir l'accès public à la formation et de protéger les libertés fondamentales conformément à la législation nationale et aux accords internationaux. Alors, en quelque sorte, en rebondissant sur ce que je viens de dire, en t'écoutant, presque, on a l'impression que tu as une mission publique, publique, c'est ce que j'appelle moi un petit peu le bien commun, c'est-à-dire quelque chose auquel tu vas participer sans faire partie j'allais dire, d'une fonction publique de l'état par exemple, mais tu es un acteur très engagé pour donner cet accès à l'information, ces clés d'analyse critique pour que chacun puisse se faire une conviction, j'allais dire, en pleine conscience, ça, c'est très important. et en ayant passé ce temps et en ayant des informations transparentes là-dessus. Alors, particulièrement au cœur de cette nouvelle génération que tu connais bien, on y reviendra, qui consomme l'information à coup d'émojis, de vidéos dans des formats super brefs le plus souvent et en flux continu. Comment tu assumes cette mission publique fondamentalement ? Si c'est une mission publique, tu peux me dire pas du tout…


 

Hugo : Non, je pense que ça l'est, en tout cas je le vois comme ça et plus largement, je vois l'information et le journalisme comme quelque chose d'essentiel et c'est le point de départ vers toute la suite. 

 

Aujourd'hui, on est suivi par des millions de personnes chaque jour en France et c'était mon objectif de faire en sorte que je ne sois pas suivi par des étudiants à Science Po avec moi, mais bien par le plus grand nombre, mais je pense que c'est un sujet qui est plus large et même de notre côté en termes de développement on réfléchi beaucoup à ça, à se dire…


 

Jean-Philippe Courtois : De sortir des frontières, c'est ça ?


 

Hugo : Exactement. Et si en fait… Je dis n'importe quoi, mais si au Mexique ou aux États-Unis on peut faire ce même travail-là, je pense que ça sera une vraie belle mission et c'est dans les réflexions en ce moment.

 

Jean-Philippe Courtois : Ah, super intéressant, ça. On va en reparler ensemble dans un prochain épisode…


 

Hugo : Avec plaisir.


 

Jean-Philippe Courtois : Moi qui aie voyagé dans beaucoup de pays du monde, plus de 110 quand je les ai comptés, je dois aller au Mexique d'ailleurs bientôt donc on pourra repérer ça ensemble. Alors, justement, tu parles de cette mission de la jeunesse et la question que je te pose, c'est finalement est-ce que tu penses qu'aujourd'hui avec tous les formats que tu as crées, ils sont multiples sur des réseaux sociaux très différents également, tu touches vraiment la jeunesse dans sa plus grande diversité ? Et je pense notamment aux jeunes qui sont ni sur Tik Tok, ni sur Insta, ni sur tout le reste, parce que ça ne les intéresse pas, ils sont peut-être dans des quartiers prioritaires de la vie, ils sont peut-être dans des zones rurales, ils ont peut-être un handicap, ils sont peut-être réfugiés et ils ne sont pas du tout dans… J'allais dire le mainstream, voilà est-ce que tu penses à ces jeunes-là et est-ce que tu penses qu'aujourd'hui tu peux arriver aussi les intéresser ou leur donner accès à cette information ?


 

Hugo : C'est un vrai défi. C'est vrai qu'on a utilisé les réseaux sociaux comme un formidable outil d'information et ça a permis au fil des années-là de toucher un public très large auprès des jeunes, que ce soit en termes de milieu, que ce soit en termes de classe sociale, de tranche d'âge, je vois à quel point ça s'est massifié ses dernières années. Pour autant, c'est vrai que quelqu'un qui n'est pas sur les réseaux sociaux, aujourd'hui n'a pas accès à nos contenus et c'est des réflexions qu'on a avec l'équipe sans rentrer dans tous les détails, mais par exemple aujourd'hui, on a engagé des réflexions sur des projets d'édition donc sous forme de livre en se disant que ça peut être un autre moyen d'accès. Au-delà de ça, aujourd'hui il y a 20 personnes dans l'équipe, c'est des journalistes notamment évidemment et les journalistes de façon très spontanée m'ont dit, on aimerait bien pouvoir intervenir dans des classes et aller justement dans ces lycées, dans ces collèges, parler, faire de l'éducation aux médias, parce que c'est essentiel et c'est un bon complément à notre travail et donc, on essaye d'engager ça de notre côté et moi ça me tient vraiment à cœur. Je pense qu'on peut faire beaucoup avec les réseaux, mais on ne peut pas tout faire non plus, il y a plein de choses qui peuvent se faire autrement et c'est un vrai défi que j'ai envie de relever aussi et ça peut se faire d'ailleurs avec des partenaires, avec des assos, avec tout un tas de personnes qui sont déjà sur le terrain, qui vont nous aider à mettre tout ça en place.


 Jean-Philippe Courtois
: Écouter Hugo parler avec autant de passion et d'énergie est extrêmement inspirant. 
 
 

Les médias de service public sont confrontés à tant de défis. Obtenir des financements, s'adapter à l'ère des médias, maintenir des normes éditoriales élevées sur un marché concurrentiel. 
 
 

Et pourtant, il est essentiel que nous trouvions des moyens d'entrer en contact avec des personnes de tous horizons et de tous âges pour leur fournir des sources d'information fiables.

Ce que Hugo et son équipe font en définitive, c'est permettre aux jeunes de prendre des décisions éclairées sur les politiques qui affectent leur vie. Ce faisant, il promeut les valeurs de la démocratie, de la diversité et de la cohésion sociale.

En t'écoutant Hugo, j'ai l'impression que tu es en train de devenir peut-être un entrepreneur social. Tu te sais que c'est une passion que j'ai ? Chez Live for Good une association où j'ai le plaisir de travailler avec des centaines de jeunes entrepreneurs, il y en a certains qui ont des projets justement liés à ces diffusions d'informations, eh bien, tous ceux qui ne sont pas sur les réseaux. Peut-être que je pourrais faire des rencontres avec…


 

Hugo : Avec grand plaisir. Je pense en plus que c'est bien d'avoir des entrepreneurs qui sont sur ces domaines-là ou des personnes qui s'engagent, parce que c'est en l'occurrence un autre défi, souvent c’est des associations qui sont présentes depuis des années et cette combinaison de notre approche avec leur approche peut donner de très belles choses donc je serais ravi d'en discuter, oui.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors, pour te provoquer un petit peu quand même, parce que tu es super serein, assuré, et je le vois face à moi, Hugo, ce qui est fantastique, parce que ce n’est vraiment pas simple… Je dis ça avec grand respect. Est-ce que tu penses que tu peux rester connecté avec la Gen Z parce que chaque année qui passe, tu deviens un peu moins jeune comme moi, comme nous tous… Tu es évidemment beaucoup plus jeune que moi, c'est clair, mais moi je le vois, j'ai 2 filles, 28 ans, 23 ans, c'est déjà très différent. Je ne te parle même pas de ceux de 17 ans. Alors comment tu adresses ce challenge ?


 

Hugo : Ce n'est pas évident et je pense qu'il y a une double question, c'est à la fois comment est-ce que je l'adresse moi à titre personnel et comment est-ce que je l'adresse avec mon média. À titre personnel, ça passe par une veille constante des nouveaux réseaux sociaux. Très tôt, dès que Tik Tok, par exemple, est arrivé, je me suis mis dessus pour comprendre et imprimer tout ça. Pour mon équipe, ça passe par l'idée de remettre en question constamment ce qu'on fait et s'assurer par exemple que quand un réseau social émerge comme Tik Tok, on doit être présent dessus et on s'est mis dessus notamment il y a 1 an et demi/2 ans où il y avait très peu de médias qui étaient présents dessus en se disant, certes c'est une plateforme de divertissement aujourd'hui, mais ça va devenir tôt ou tard une plateforme d'information et on doit être présent dessus et on doit faire ça. Et Tik Tok, c'est un bon exemple, parce qu'on est passé de 200 000 à 3 millions d'abonnés en 1 an, on a dépassé le milliard de vues en 1 an et surtout ça a été une tranche d'âge qu'on ne touchait pas avant. Ça a été des 13/17 ans, je pense, c'est le cœur de l'audience alors que surtout avant c'était des 18/24 ans qui nous suivaient. Et ça passe notamment par le fait de faire confiance aux équipes et notamment en interne, moi c'est souvent des journalistes plus jeunes qui connaissent Tik Tok, qui se sont saisi de ça, qui ont dit, il faut faire ça, il faut faire ça et il faut faire confiance, il faut dire, OK, peut-être que moi je suis moins dans le coup de telle ou telle chose, mais j'ai des équipes qui sont prêtes à le faire…


 

Jean-Philippe Courtois : Tu fais un casting un petit peu dans cette diversité aussi…


 

Hugo : Exactement.


 

Jean-Philippe Courtois : J'ai peut-être… Sociodémographique dont on parlait un petit peu avant qui est aussi de plus en plus importante…


 

Hugo : Exactement. Qui est essentielle, je pense, pour rester au contact de tous les Français, de tous les jeunes finalement, en tout cas le mieux possible.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors, ces plus jeunes ils écoutent 12 minutes d'affilée les news tous les matins ?


 

Hugo : Il y en a qui écoutent, oui.


 

Jean-Philippe Courtois : Ça, je suis vraiment curieux. Réellement ou ils font 2/3 minutes et puis il zappent ?


 

Hugo : Non, on voit dans les durées moyennes de visionnages, c'est très élevé. En fait, la très grande majorité des gens regardent ou écoutent jusqu'au bout et je dis écoute, parce que là en plus on est sur un podcast, en fait on a un format quotidien de résumé d'actualité, d'actu du jour qu'on fait sur YouTube et je recevais des commentaires il y a environ 1 an et demi de gens qui me disaient, c'est génial ces vidéos, moi je les écoute chaque matin, je les regarde chaque matin sous la douche. Et je me dis, mais sous la douche ? Comment est-ce que tu regardes cette vidéo sous la douche ? Et en fait, j'ai réalisé que les gens écoutaient surtout ces actus du jour, donc on s'est mis à le diffuser en podcast audio et aujourd'hui c'est le podcast le plus écouté en France et ça montre aussi qu'il y a un intérêt pour l'audio, c'est intéressant d'en parler ici.


 

Jean-Philippe Courtois : Absolument, j'en suis totalement convaincu, tu peux l'imaginer. Et ce quel que soit l'âge, c'est ça qui est intéressant dans ce que tu es en train de nous dire.


 

Hugo : C'est vrai. Complètement.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors, tu as créé différents formats de news sur YouTube, mais aussi des reportages. Et on sent quand même que tu gardes toujours un ton mesuré sans livrer forcément tes opinions et on comprend pourquoi par défaut évidemment compte tenu de la mission que tu as, mais est-ce que tu peux nous dire là, à ce micro ce qui t'as le plus touché dans toutes ces rencontres que tu as eues et qui t'as fait ou auraient pu de faire sortir de ta conduite de neutralité à un moment donné et de dire, ça je ne le supporte pas, ça je ne l'accepte pas, voilà ! Est-ce que ça t'est arrivé à un moment donné de franchir cette ligne ? 


 

Hugo : Au tout début de ma chaîne, c'est vrai que je répétais que cette neutralité était un objectif que je voulais atteindre sur la chaîne et aujourd'hui, j'ai peut-être une vision qui est un peu différente, c'est-à-dire que j'entends complètement et je vois même ce qu'on incarne sur la chaîne et cette forme d'idée sur un sujet, de faire montrer les différents points de vue, qu'on ne sache pas forcément mon opinion personnelle sur tel ou tel sujet, parce que je considère que ça n'est pas le plus important, pour autant, il y a certains sujets où je considère qu'il peut y avoir une urgence ou un besoin de sortir de ce cadre-là et surtout, c'est quelque chose qui est assez vicieux cette question de la neutralité, parce que ça peut vite amener à quelque chose d'injuste. Je vais donner un exemple assez simple, sur le changement climatique par exemple, on pourrait penser que la neutralité, c'est de dire, alors d'un côté certains pensent que l'humain a un impact sur l'environnement, mais de l'autre côté, d'autres disent que non… donc c'est 50/50 et je vous laisse voir, or ça, c'est pas du journalisme, ce n’est même pas de la neutralité d'ailleurs, c'est de la bêtise et ça ne fonctionne pas et il y a un propos qui revient souvent là-dessus, c'est si vous êtes journaliste et que quelqu'un vous dit qu'il pleut et l'autre vous dit qu'il faut beau, votre rôle, ça n'est pas de rapporter les 2 propos, votre rôle, c'est d'aller voir dehors s'il pleut ou s'il faut beau. Donc, c'est quand même quelque chose qui est important à avoir en tête et typiquement en Amazonie, on a fait un documentaire là-bas, on a vu des populations qui étaient touchées par la déforestation. Ça, il fallait le raconter, il fallait le montrer et c'est des choses qui me paraissent aussi assez essentielles.


 

Jean-Philippe Courtois : Super ! Je pense qu'il y en aura d'autres sûrement à venir…


 

Hugo : Bien sûr.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors pour parler un petit peu de ces moments aussi peut-être qui marquent, dans un ancien épisode de mon podcast, j'accueillais l'ancien CEO de Starbuck Kevin Johnson qui se trouve être mon ancien manager à moi chez Microsoft il y a de nombreuses années, donc on est restés amis. Il y a deux choses qu'il m'a dit qui m'ont marquées. La première, c'est l'importance, bien sûr d'être guidé par un objectif dans tout ce que tu fais finalement, au quotidien comme à la fin de la semaine, du mois, voire plus tard à long terme et deuxièmement aussi surtout l'importance d'être heureux, parce que finalement la joie, on s'en aperçoit, elle est contagieuse, ça se voit depuis le front. D'ailleurs, c'est marrant j'ai eu dans mon dernier épisode quelqu'un d'extraordinaire, docteur Guila Clara Kessous qui est un docteur en psychologie positive, donc vraiment adepte de ce leadership positif et elle parle justement déjà évidemment du physique, il y a la voix, mais on sait très bien que le corps communique énormément de choses.


 

Hugo : Bien sûr.


 

Jean-Philippe Courtois : Alors, quelle importance accordes-tu, toi, au fait d'être heureux dans ton travail malgré cette pression incroyable de média qui sont 24 h/24, 7 j/7 ? Sans arrêt.


 

Hugo : Pour moi, c'est absolument essentiel d'être heureux dans mon travail. C'est-à-dire qu'on passe… Je passe finalement la majeure partie de mes journées à travailler… De ma vie du coup, à travailler et je ne me vois pas travailler dans quelque chose où je suis malheureux et la façon dont je suis heureux dans mon travail c'est en étant utile via ce que je fais au quotidien. C'est ce que j'ai trouvé de mon côté très tôt, j'ai trouvé une sorte de, je ne sais pas, de vocation, mais en tout cas je voyais que j'étais bon là-dedans, je voyais que je pouvais faire quelque chose là-dedans, donc j'ai voulu y aller à fond et plus que l'élément financier ou quoi, c'est quelque chose qui me guide aujourd’hui et il y a plein de projets en tout genre que j'ai refusé alors que financièrement ils pouvaient être très intéressants, parce que juste, je ne le sentais pas et je me disais, mais pourquoi faire finalement et si je fais plus de mal que de bien en faisant ça, j'ai pas envie de le faire. Et je pense que c'est l'élément qui me guide là-dessus et surtout, ça se ressent et même pour nous au-delà du fait que ça se ressente, pour nous à titre personnel, ça nous aide à tenir, c'est-à-dire que je n'aurais pas pu faire ce que je fais aujourd'hui si jamais ça me rendait malheureux et c'est assez essentiel du coup de trouver ça, parfois ce n’est pas évident, et je le sais, moi je suis suivi quand même par beaucoup de jeunes, l'idée de trouver sa voie, que ce soit même son orientation, ses études, son premier travail, c'est super dur. Je pense qu'il ne faut pas non plus se mettre une pression immense là-dessus, se dire que la première chose n'est pas forcément la dernière, qu'on peut évoluer, on peut changer. Moi je sais que ma mère récemment a changé complètement, elle fait des études, elle a repris les études pour faire d'autres choses, donc c'est beau et on a aussi le temps de faire ça et il ne faut pas se mettre de pression immense.

 

Jean-Philippe Courtois : Ce que Hugo a dit de sa mère me rappelle une conversation que j'ai eue récemment avec une autre invitée, Marth Lane Fox. Aujourd'hui, un jeune de 20 ans aura en moyenne 40 emplois différents dans sa vie. 40, c'est un chiffre énorme. Il est si important de rester ouvert aux opportunités d'apprentissage et de se rapprocher régulièrement de ses passions. Car la seule façon de faire du bon travail est d'aimer ce que l'on fait.


 
 

Alors, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a rendu heureux cette semaine ?


 

Hugo : Est-ce qu'il y a quelque chose qui m'a rendu heureux cette semaine ? Alors, j'ai été à un rassemblement de créateurs de contenu, de YouTubers, pleins de YouTubers du monde entier qui étaient réunis en Espagne et c'était très inspirant, parce que c'est toute une génération de YouTubers, de créateurs de contenu qui venaient d'ailleurs parfois d'Ukraine notamment, qui sont tous animés par cette volonté de faire les choses le mieux possible, de faire les choses différemment et chacun dans leur domaine, moi c'était l'information d'autres, c'était peut-être dans le divertissement, mais tous en sachant qu'ils avaient une responsabilité, quel que soit leur domaine, ils savaient qu'ils devaient faire quelque chose de bien, notamment dans le contexte actuel. Et plus généralement, c'est les rencontres moi qui me font plaisir, c'est le fait d'avoir pris un verre, même discuté comme on le fait actuellement, rencontrer des gens…


 

Jean-Philippe Courtois : Des rencontres humaines…


 

Hugo : Exactement. Et c'est ça qu'on retient, je pense, et c'est ce qui me fait plaisir.


 

Jean-Philippe Courtois : Bon, eh bien, c'est super. Je le vois avec ton sourire et on l'entend à la voix.

Est-ce qu'il t'arrive néanmoins d'être nerveux en interviewant des personnalités publiques, je pense politiques. Tu as eu notamment l'opportunité d'interviewer notre président Emmanuel Macron il y a un certain nombres de mois ou bien de Marine Le Pen, ce qui est toujours un exercice, je pense, qui doit être challenging comme on dit. Comment tu gères ce stress avant et pendant l'interview, s'il y a un stress ?

 

Hugo : Si, si, il y a complètement un stress, et je pense que c'est bien normal. Je pense que sans ce stress d'ailleurs on est moins bon. Il faut arriver justement à en faire une forme et à ce que ça devienne une forme d'adrénaline pour se dépasser. Déjà, on en revient à ce qu'on disait au début, l'entraînement aide beaucoup. J'avais déjà fait des interviews en 2017 qui étaient moins bonnes objectivement que celles que je fais aujourd'hui, mais justement, ça m'a permis d'apprendre à voir ce qu'il fallait améliorer. Par ailleurs, je pense qu'il faut être conscient aussi de ce qu'on apporte et de ce qu'on fait. Je sais que quand les politiques venaient sur la chaîne, je savais que j'avais une grosse responsabilité, parce que de fait, j'ouvrais mon audience à une personnalité politique, quelle qu'elle soit, mais je savais aussi que j'étais avec mon équipe, je savais pourquoi je le faisais et je savais ce que je refusais, ce que j'acceptais, sous quelle condition. Et une fois que tout ça est bien défini, on est dans un cadre où on se sent serein. Ce n’est jamais quelque chose d'évident, mais je n'ai pas de solution miracle malheureusement pour ça. Je pense que la tension elle est présente, elle sera toujours présente, mais c'est ce qu'on disait tout à l'heure. Avant, j'étais très tendu en faisant une interview à la TV, aujourd'hui je suis très tendu en faisant ces interviews-là, peut-être que dans 5 ans je rigolerais au moi d'il y a 5 ans qui avait peur avant de faire une interview politique, mais c'est normal, on progresse comme ça.


 

Jean-Philippe Courtois : À l'occasion d'un épisode précédent avec Ariana Huffington, on a beaucoup parlé… Peut-être que tu as lu son bouquin ou que tu vois ce qu'elle publie de temps en temps avec son initiative, son organisation, Thrive. On a beaucoup parlé des routines qu'elle a mises en place après cet accident de santé où elle s'est réveillée et elle s'est dit, il faut que j'arrête ce rythme qui n'a pas de sens dans ma vie et pour générer finalement son énergie positive tous les jours, au quotidien. Et donc, elle a fait un certain nombre de routines, ça peut-être de l'exercice physique ça peut être des pauses de respiration profonde, pour certains c'est la méditation, c'est aussi d'arrêter son portable la nuit avant de se coucher, c'est respecter son sommeil. Voilà ! Plein de choses différentes selon les personnes aussi que je peux rencontrer. Alors, toi personnellement, qu'est-ce que tu fais, si tu fais des choses qui ont l'air de fonctionner pour toi, pour maintenir cet équilibre par rapport à cette incroyable intensité que tu vis au quotidien ?

 

Hugo : Alors, je pourrais citer 3 choses vers lesquelles je tends dans le sens où je ne suis pas parfait, mais je sais que c'est des choses qui me font vraiment du bien et sur lesquelles j'ai vraiment envie de travailler. Première chose, justement, tu parlais de la méditation, j'en fais moins en ce moment, mais j'aimerais en faire plus et je sais à quel point lorsque j'en faisais, c'était bénéfique pour moi. Et c'est essentiel je pense que chacun prenne conscience de ça, la méditation, c'est pas réservé à des personnes qui seraient forcément anxieuses tout le temps, ce n’est pas réservé non plus, à je ne sais quoi d'ailleurs, on a parfois l'image de la méditation… 


 

Jean-Philippe Courtois : Des gourous, oui bien sûr…


 

Hugo : C'est rien de tout ça. Il y a plein d'applications en plus qui permettent de le faire aujourd'hui et véritablement, ça peut changer notre vie dans le sens où ça peut changer notre approche, notre façon de voir les choses et nous permettre d'aborder avec plus de sérénité ce qu'il se passe au quotidien. Donc, là-dessus j'insiste, parce que je sais à quel point ça m'a fait du bien et je sais à quel point ça peut faire du bien à tout le monde. Deuxième chose, je pense qui est importante pour moi, c'est le fait de me forcer à passer du temps avec mes proches et à passer du temps au-delà du travail. Et je sais qu'il y a une sorte de chose bizarre à dire, me forcer à faire ça alors que tu aimes ça, mais c'est parce que quand on est… Moi je sais que j'ai un travail qui est très prenant, qui est très stimulant, il y a toujours des choses, toujours des opportunités.


 

Jean-Philippe Courtois : À la fin, tu n'as plus la place pour ceux qui comptent.


 

Hugo : Exactement. Alors que j'aurais envie d'avoir cette place. Donc, il faut se l'imposer, moi je sais que depuis quelques jours maintenant, je m'impose d'avoir des soirées normales, d'avoir des week-ends plus ou moins normaux…


 

Jean-Philippe Courtois :… Calendrier ou peu importe ce que tu utilises.

Tu as ces moments privilégiés que tu planifies à l'avance. Avec ta famille, tes amis, ceux qui comptent pour toi.


 

Hugo : Exactement. Et là où il y a un ou deux ans, je me laissais déborder par le travail à bosser sans compter les heures. Aujourd'hui, je me dis non, je ne peux pas toute ma vie avoir ce rythme-là, il faut que je m'impose un rythme qui me plaît. Et la dernière chose, je pense, tu en parlais, c'est la question des réseaux sociaux, des téléphones… Il faut se forcer à déconnecter le plus possible. Moi-même, je pense que j'ai un gros travail à faire là-dessus, mais je sens que dès que je déconnecte, dès que je passe une soirée sans mon téléphone à quel point ça me fait du bien à tout point de vues d'ailleurs. Du bien pour mon moral, du bien pour mes proches, du bien pour même mon travail, parce que je reviens encore plus serein après, c'est essentiel, ce n’est pas évident, mais c'est essentiel et je travaille là-dessus aussi.


 

Jean-Philippe Courtois : Est-ce tu en es à même mesurer le nombre de minutes ou d'heures sur lesquelles tu es sur ton téléphone ?


 

Hugo : C'est immense. Ça peut-être du 6/7 heures par jour sur mon téléphone.


 

Jean-Philippe Courtois : Tu t'es donné un objectif justement de dire, je ne dépasse pas les 6 h, ou les 5 h, j'en sais rien…


 

Hugo : Oui, c'est des objectifs que je me donne. J'ai aussi supprimé certains réseaux sociaux, notamment encore hier, de mon téléphone, parce qu'autant utiliser mon téléphone pour travailler pendant la journée, je le fais et c'est bien normal et quand je travaille, je travaille avec mon téléphone. Autant, me lever le matin et directement aller sur un réseau social et passer une demi-heure dès le matin sans raison pour quelque chose que j'aurais oublié quelques minutes après, ça n'a aucun intérêt et ça te frustre dès le matin, ça ne te met pas dans un bon mood donc maintenant, je fais en sorte de déconnecter…


 

Jean-Philippe Courtois :… tout de suite tu déconnectes ?


 

Hugo : Exactement.


 

Jean-Philippe Courtois : Et quand tu vas dormir aussi tu déconnectes ?


 

Hugo : J'essaye. J'essaye, là aussi ce n’est pas évident. Je sais qu'il y a quelque chose que certains amis à moi font qui consiste à interdire le téléphone dans la chambre…


 

Jean-Philippe Courtois : Oui, totalement.


 

Hugo :… à dire, je le laisse dans le salon.


 

Jean-Philippe Courtois : J'en ai discuté avec Ariana Huffington… Moi, je le laisse dans la salle de bains.


 

Hugo : Je pense que c'est une très bonne chose à faire. Je vais essayer de faire ça ce soir.


 

Jean-Philippe Courtois : Essaye et tu me dis dans une semaine si tu as maintenu la routine 7 j/7 quelles que soient les news qui arrivent dans la nuit, parce que c'est ça aussi… Et quelle est la première chose que tu fais le matin quand tu te lèves ?


 

Hugo : Justement, malheureusement, j'ai quand même ce réflexe-là qui consiste à regarder mon téléphone…


 

Jean-Philippe Courtois : D'accord…


 

Hugo : D'ailleurs j'ai en tête des moments moins drôles, mais lors de la présidentielle notamment, j'avais une dernière matinée où je devais me lever à 5/6 h pour finir de préparer des interviews de candidats et c'était le matin de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et je m'étais retrouvé je me souviens… Je devais aller me doucher, me préparer, et je me retrouve à déverrouiller mon téléphone, à regarder et je crois que j'ai passé une heure et demie juste dans la salle de bains à regarder ça, à rester scotché à ce qu'il se passait et c'était forcément un moment qui est très fort, dont je me souviendrais toute ma vie, parce que ça a été pour nous un moment très fort et c'est un sujet qu'on couvre encore beaucoup aujourd'hui.


 

Jean-Philippe Courtois : Bon, c'est un dilemme incroyable dans le cadre de ton job au quotidien d’entrepreneur d'une information. Alors, on arrive vers la fin, Hugo, presque, quasiment, c'est finalement, quelque chose que j'ai abordé aussi dans mon podcast avec aussi des personnalités qui sont des entrepreneurs sociaux, je t'en avais un petit peu parlé telle que je ne sais pas si tu l'as connais Alice Barbe en France qui a été l'ancienne CEO de SINGA et cofondatrice aujourd'hui de l'académie des futurs, mais aussi Jeroo Billimoria  qui une serial entrepreneure sociale comme on l'appelle qui a eu vraiment un impact qu'on dit systémique sur le monde en touchant des dizaines de millions de jeunes filles dans plus 100 pays du monde avec une éducation financière responsable pour que leur futur soit très différent. On en parlait un tout petit peu au début de cette discussion ensemble, bien sûr, tu n'es pas un entrepreneur social, mais quel est l'impact que tu souhaites avoir sur le monde, c'est quoi ?

 

Hugo : Non, mais c'est une question d'autant plus intéressante que je me la pose chaque matin, c'est-à-dire qu'en lançant HugoDécrypte, j'avais des objectifs qui étaient liés directement à la chaîne que j'avais lancée, c'est-à-dire que c'était… Je sais qu'au lancement de ma chaîne, j'imaginais déjà la présidentielle de 2017 puis de 2022 en me disant si j'arrive à interviewer les candidats, si on arrive à faire en sorte que X millions de personnes s'informent avec nous, ce serait incroyable et cet objectif aujourd'hui, on l'a rempli de fait, avec mon équipe et je suis très heureux de ça, parce que je sais que ça a eu un impact très positif sur ma génération et au-delà de ça sur beaucoup de français. Et après la présidentielle notamment, j'ai eu cette forme de… pas de flottement, mais de…


 

Jean-Philippe Courtois : De déprime quasiment, non ?


 

Hugo : Ouais, de truc, de putain, ben ça on l'a fait, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? C'est quoi le plan sur les 5 prochaines années, qu'est-ce qui nous, qu'est-ce qui compte pour nous ? Et on a beaucoup parlé de cette mission d'accès à l'information qui est pour moi quelque chose qui m'anime encore et que je veux porter du delà. Alors, c'est au-delà en France avec d'autres thématiques, d'autres supports, d'autres formats. C'est au-delà éventuellement aussi à l'étranger avec l'idée d'exporter cette sorte de recette sur laquelle on a beaucoup travaillé et qu'on aimerait exporter à l'étranger. C'est l'idée plus largement d'ailleurs de dépasser peut-être l'actualité, c'est-à-dire que l'actualité, c'est passionnant, c'est intéressant, c'est nécessaire, mais au-delà de l'actualité, il y a plein de choses…


 

Jean-Philippe Courtois : pleins de sujets de fond…


 

Hugo : L'idée de… Exactement, de susciter de la curiosité sur ces sujets. Ça peut être des sujets, n'importe, ça peut être de l'art, ça peut être de l'histoire, ça peut être plein de choses, c'est quelque chose qui m'anime beaucoup…


 

Jean-Philippe Courtois : D'aller plus en profondeur sur certains sujets ?


 

Hugo : Exactement. Et de se dire que si on réussi à stimuler cette forme de curiosité chez les gens sur des sujets, de faire en sorte qu'au départ ils s'informent avec nous ou ils découvrent des choses avec nous, mais demain ils ont en eux cette envie de comprendre davantage qui fait qu'ils se tournent aussi vers d'autres supports, vers d'autres formats, je pense qu'on aura réussi notre objectif et on va essayer de le porter le plus loin possible.


 

Jean-Philippe Courtois : Ce que Hugo décrit est une belle vision de l'avenir et je vais prendre plaisir à la voir se développer. Les médias sociaux ont complètement transformé la façon dont nous consommons les informations, mais avec des leaders motivés comme Hugo qui ouvrent la voie, je suis beaucoup plus confiant quant à notre capacité à maintenir une démocratie informée et efficace.  


 Lorsque l'on connaît un tel succès aussi rapidement, il y a toujours un risque d'épuisement. C'est formidable de voir à quel point il prend au sérieux sa santé mentale et son bien-être. Il se fixe des limites et prend le temps de se ressourcer. 
 
 Une autre chose qui m'a frappé est son growth mindset ou état d'esprit de croissance. Il relève les défis et saisit les occasions d'apprendre et d'aller de l'avant en ayant confiance dans sa capacité à changer et à grandir. Carol Dwerk a beaucoup écrit sur la façon de développer un état d'esprit de croissance. Si vous ne l'avez pas encore fait, je vous recommande vivement de lire son ouvrage.....

 

Écoute, c'était la fin, j'aurais pu passer avec toi encore plein d'heures, mais je sais que tu as un planning qui t’attends dont des petites séances de méditations aussi et des moments heureux dans cette journée. Ça a été un très très grand plaisir Hugo vraiment d'échanger…


 

Hugo : Merci beaucoup.


 

Jean-Philippe Courtois :… d'échanger avec toi dans ce podcast de leadership positif et je te souhaite vraiment la plus grande joie et le plus bel impact que tu puisses imaginer.


 

Hugo : Merci beaucoup et merci pour l'échange et merci aussi pour cette mise en avant aussi de parcours d'entrepreneurs qui ont des approches différentes, je pense que c'est nécessaire, ça permet aussi d'en inspirer d'autres si il faut et donc merci encore pour l'échange.


 

Jean-Philippe Courtois C Merci, Hugo, au revoir.


 

Hugo : Merci.

 

Jean-Philippe Courtois : Vous avez écouté le Positive Leadership Podcast avec moi Jean-Philippe Courtois. Si vous avez apprécié l'écoute de cet épisode, n'oubliez pas de nous laisser un commentaire ou une note.

 

Au plaisir de vous retrouver prochainement.  Au revoir.